Sarah Bernhardt, Phèdre de Jean Racine

Sarah Bernhardt, Phèdre de Jean Racine

« La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte »

«  Faibles projets d'un cœur trop plein de ce qu'il aime  !
Hélas  ! je n'ai pu parler que de toi-même.
Venge-toi, punis-moi d'un odieux amour.
Digne fils du héros qui t'a donné le jour,
Délivre l'univers d'un monstre qui t'irrite.
La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte  !
Crois-moi, ce monstre affreux ne doit point t'échapper.
Voilà mon cœur. C'est là que ta main doit frapper,
Impatient déjà d'expier son offense,
Au-devant de ton bras, je le sens qui s'avance.
Frappe. Ou si tu le crois indigne de tes coups,
Si ta haine m'envie un supplice si doux,
Ou si d'un sang trop vil ta main serait trempée,
À défaut de ton bras, prête moi ton épée.
Donne.  »

Institut des Archives Sonores