Dieter Kaufmann

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Compositeur autrichien (Vienne 1941).

Élève notamment de Gottfried von Einem, Olivier Messiaen et René Leibowitz, il s'est fait connaître par quelques œuvres sérielles avant de suivre en France le stage de musique électroacoustique du Groupe de recherches musicales de Paris, au cours duquel il a composé des œuvres qui l'ont révélé comme un héritier doué et personnel de la « musique concrète » et de la « musique anocdotique » française (Chutes et Ah, la nature [1970], deux pièces réunies en une seule dans Singular). De retour à Vienne, il est devenu responsable de l'enseignement de musique électroacoustique à la Hochschule de Vienne, qu'il a ouverte à des recherches d'improvisation et à des travaux faisant collaborer des artistes de diverses disciplines. Avec l'actrice Gunda König et le technicien Walter Stangl, il a fondé le groupe K et K, pour produire en tournée un répertoire d'œuvres électroacoustiques et multimédias, qu'il alimente en partie de sa propre production. Parmi celle-ci : une Sonate pour piano (1965), l'oratorio Évocation (1968, revu en 1974), sur des textes d'lngeborg Bachmann, Singular (1970), Pax (1970), pour dix-huit voix et bande, Concerto-mobil (1971), pour violon, bande et orchestre, Pupofon (1971), spectacle de marionnettes avec bande et acteur, Automne pathétique (1972), et Portrait d'une femme en miroir (1973), deux beaux poèmes de musique électroacoustique, Deklaration (1975) et Music Minus One (1977), œuvres multimédias. Quant à Volksoper (1973-1978), il s'agit d'une vaste pièce de théâtre musical pour solos, chœurs, orchestre et bandes magnétiques, d'après G. F. Jönke, qui s'annonce comme une somme où peut se satisfaire son appétit pour la plus large communication musicale (il est collaborateur des Jeunesses musicales autrichiennes et a fréquemment composé pour de grands ensembles) et où peuvent se conjuguer heureusement son expérience du théâtre musical et son souci de faire une musique en prise sur ce qu'on appelle, en allemand, l'Umwelt (le « monde autour »).