érythropoïétine ou EPO

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Hormone responsable de la différenciation et de la prolifération des globules rouges.

L'érythropoïétine est essentiellement produite par le rein (90 %), mais également par le foie (10 %). C'est l'hypoxie tissulaire (baisse de l'oxygénation dans les tissus) qui déclenche sa synthèse. Elle agit sur les cellules érythroblastiques de la moelle osseuse, à l'origine des globules rouges, par l'intermédiaire d'un récepteur spécifique. L'érythropoïétine est présente en très faible quantité dans le sang d'un sujet normal, mais elle augmente en cas d'anémie. Le gène de l'érythropoïétine a été identifié en 1984.

Pathologie

En cas d'insuffisance rénale, l'absence ou la réduction de la synthèse de cette hormone par le rein provoque une diminution du nombre de globules rouges.

À l'inverse, dans certaines formes de cancer du rein, les cellules tumorales sécrètent de façon excessive cette hormone ou des substances ayant les mêmes effets. On observe alors une polyglobulie (augmentation très importante du nombre des globules rouges circulants) dite secondaire, qui disparaît avec la guérison du cancer.

Une polyglobulie secondaire s'observe également chez les sujets séjournant de façon prolongée en altitude.

Utilisation thérapeutique

L'érythropoïétine obtenue par génie génétique, dite érythropoïétine humaine recombinante, disponible depuis la fin des années 1980, est utilisée pour traiter l'anémie des patients atteints d'insuffisance rénale chronique. Le médicament, injecté par voie intraveineuse ou sous-cutanée 2 ou 3 fois par semaine, évite les transfusions sanguines aux malades, leur donnant ainsi un confort de vie appréciable. Ce traitement nécessite une stricte surveillance et ne peut être prescrit que par un néphrologue. D'autres formes d'anémie sont actuellement traitées : anémie associée à un cancer, à un myélome, à une polyarthrite rhumatoïde, etc. Cette hormone a en outre été utilisée pour le dopage de sportifs.