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aller

verbe intransitif Conjugaison

(latin populaire *allare, du latin classique ambulare, se promener, et vadere, ire, aller)

  • 1. Se mouvoir d'un lieu vers un autre, s'y rendre : Aller à pied chez soi. Aller à Brest.

    Synonymes :

    se diriger - se rendre - se transporter - venir de

    Contraires :

    rester - venir de

  • 2. Se déplacer pour accomplir une action, pour rendre visite à quelqu'un : Aller dîner en ville. Aller chez le coiffeur.

    Synonyme :

    s'acheminer

  • 3. En parlant d'une voie, d'un moyen de transport, avoir telle destination, conduire, mener : Cette route va à Lyon.

    Synonymes :

    aboutir - conduire

  • 4. Être dans tel état de santé, se porter : Comment allez-vous ? Je vais bien.
  • 5. Fonctionner, marcher : Cette montre va bien. Les affaires vont mal.
  • 6. Convenir plus ou moins bien à quelqu'un, l'arranger en parlant de quelque chose (abstrait) ; être seyant en parlant d'un vêtement, d'une coiffure : Cette jupe vous va très bien.
  • 7. Être dans un rapport d'harmonie avec quelque chose, s'accorder : Ce rouge va bien avec ce bleu.

    Synonyme :

    s'harmoniser

  • 8. Être sur le point de (futur proche) : Je vais aller chercher le journal.

Expressions avec aller

  • Aller en, aller (+ participe présent),

    indique le progressif : Le mal va en augmentant, allait augmentant.
  • Aller et venir,

    marcher en long et en large.
  • Aller sur tel âge,

    en approcher.
  • Aller trop loin, y aller fort,

    exagérer.
  • Ça va (comme ça) !,

    cela suffit, c'est assez !
  • Ça va de soi, il va de soi que, ça va sans dire, il va sans dire que,

    c'est évident, il est évident que.
  • Il en va de même pour,

    la situation est la même pour.
  • Il y va de,

    ce qui est en jeu, c'est.
  • Ne pas aller sans,

    être inséparable.
  • Rien ne va plus,

    formule des croupiers pour prévenir qu'aucune mise n'est plus acceptée.
  • Familier. Y aller de,

    engager une certaine somme ; produire quelque chose comme contribution. (→ allez !, allons !, va !.)

Homonymes de aller


  • allée nom féminin
  • haler verbe
  • hâler verbe

Homonymes des variantes de aller


    aille, aillent, ailles

  • aïe ! interjection
  • ail nom masculin
  • aille forme conjuguée du verbe ailler

    alliez

  • allié adjectif et nom
  • allier verbe
  • hallier nom masculin

Difficultés de aller


  • CONJUGAISON

    Avec l'auxiliaire être

    S'en aller aux temps composés. Aux temps composés, s'en aller peut se conjuguer : je m'en suis allé, tu t'en es allé, elle s'en est allée... ; ou : je me suis en allé, tu t'es en allé, elle s'est en allée. Je m'en suis allé appartient au registre soutenu, je me suis en allé est la conjugaison courante.

  • ORTHOGRAPHE

    La 2e personne du singulier de l'impératif est va, mais on lui ajoute un s euphonique dans vas-y. Ce s euphonique disparaît si y est complément d'un autre verbe : la montagne n'est pas loin, va y respirer l'air pur (y est ici complément de respirer).

    Dans va-t'en, impératif de la forme pronominale s'en aller, le t représente la forme élidée de te. Au pluriel, on écrit : allons-nous-en, allez-vous-en.

    On dit : j'y vais, j'y allais, mais j'irai pour *j'y irai, afin d'éviter l'hiatus.

    À Dieu vat ! = à la grâce de Dieu ! Exclamation figée dans laquelle le t se prononce.

  • EMPLOI

    Être allé / avoir été. Dans le registre familier et à l'oral, aller est souvent remplacé par être aux temps composés : j'ai été me promener (= je suis allé me promener).
    recommandation :
    Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, employer aller : je suis allé me promener.

    J'allai / je fus. Au passé simple (et à l'imparfait du subjonctif), être pouvait autrefois remplacer aller : je fus lui rendre visite (= j'allai lui rendre visite) ; je m'en fus lui annoncer la bonne nouvelle. Cet emploi ne se rencontre plus que dans la langue littéraire.

    En allé employé seul. Se rencontre parfois dans la langue poétique : ses amours en allées et sa jeunesse enfuie.

  • CONSTRUCTION

    Aller (+ infinitif) exprimant le futur proche (emploi comme semi-auxiliaire) : je vais partir, j'allais partir (= je suis, j'étais sur le point de partir). Il va faire de l'orage. Nous allions commencer. Cet emploi n'est possible qu'au présent et à l'imparfait de l'indicatif de aller.
    S'en aller (+ infinitif), employé dans le même sens, est familier : je m'en vais vous le dire.
    remarque
    Cette tournure est surtout employée à l'indicatif présent et à la première personne du singulier.

    Aller sur (+ nombre d'années d'âge). Elle va sur soixante-treize ans, sur ses soixante-treize ans (= son prochain anniversaire sera celui de ses soixante-treize ans) est correct mais légèrement familier.

    Aller pour (+ infinitif) marque l'interruption dans une action : il va pour sortir, puis se ravise.

    Faire s'en aller (= faire partir) est correct. Le bruit a fait s'en aller le gibier.
    recommandation :
    Dans l'expression soignée, éviter l'ellipse du pronom (le bruit a fait en aller le gibier), qui appartient à la langue orale relâchée.

    Aller à / aller chez ; aller à / aller en → à


Citations avec aller


  • Antoine Vincent Arnault (Paris 1766-Bréauté, Seine-Maritime, 1834)
    Je vais où le vent me mène,
    Sans me plaindre ou m'effrayer ;
    Je vais où va toute chose,
    Où va la feuille de rose
    Et la feuille de laurier.

    Fables
  • Nicolas Beauzée (Verdun  1717-Paris 1789)
    Académie française, 1772.
    Mes chers amis, je m'en vais ou je m'en vas, car l'un et l'autre se dit ou se disent.

    Commentaire
    Le grammairien Beauzée, au moment de mourir, eut ce mot de la fin.

  • Albert Camus (Mondovi, aujourd'hui Deraan, Algérie, 1913-Villeblevin, Yonne, 1960)
    Aller jusqu'au bout, ce n'est pas seulement résister, mais aussi se laisser aller.
    Carnets, Gallimard
  • Patrice de La Tour du Pin (Paris 1911-Paris 1975)
    Il faut aller si peu, mais si peu, au-delà […].
    Une somme de poésie, Gallimard
  • Charles Nodier (Besançon 1780-Paris 1844)
    Académie française, 1833
    On va loin quand on ne sait où l'on va, et qui ne voit le but le passe.
    Fantaisies et légendes, M. Cazotte
  • Émile Zola (Paris 1840-Paris 1902)
    Savoir où l'on veut aller, c'est très bien ; mais il faut encore montrer qu'on y va.
    Correspondance, à Léon Hennique, 2 septembre 1877 , Fasquelle

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