Journal de l'année Édition 2002 2002Éd. 2002

En effet, les deux firmes réalisent ensemble, dès à présent, près du tiers de leurs achats ; les premiers modèles communs aux deux constructeurs sont prévus pour 2004 ; enfin, par l'intermédiaire de Nissan, la firme au losange va retrouver le chemin des marchés mexicain, sud-africain, australien et bientôt du Sud-Est asiatique. Renault ne va donc pas si mal, même si sa politique des petits pas lui coûte beaucoup de temps et d'argent. De son côté, Nissan, devenu un modèle de gestion financière, devra encore faire ses preuves... de vendeur. Dans un marché japonais certes très dégradé, ses ventes continuent de baisser. Au premier semestre, son chiffre d'affaires était en diminution de 1,4 %. Bref, il n'y a ni maître ni élève dans le couple Renault-Nissan, mais deux alliés aux intérêts partagés...

Alain Polak

Carlos Ghosn, l'idole de Ginza

L'artisan du redressement financier de la filiale japonaise de Renault est un Français d'origine libanaise, né au Brésil. Responsable de Michelin, au Brésil à 31 ans, cet X-Mines dirige cinq ans plus tard les activités nord-américaines de la firme clermontoise. En octobre 1996, Louis Schweitzer l'appelle au secours de la firme au losange. Carlos Ghosn est chargé de réduire les coûts tout en développant les activités internationales du groupe. Il y gagne son surnom de cost killer. La conquête de l'étranger, c'est d'abord le Brésil, puis le Japon avec la direction de fait de Nissan. Homme de consensus mais aussi de décision, préférant les faits aux théories, fonceur mais sachant écouter, doté d'un charisme indéniable, il a su séduire les Japonais, devenant l'une des idoles de Ginza, le quartier des affaires de Tokyo.