Souhaité par le Premier ministre Lionel Jospin lors de son déplacement dans la ville rose le 28 septembre, le débat national sur les risques industriels est lancé le 13 novembre par le ministre de l'Environnement Yves Cochet. Il doit prendre la forme d'une trentaine de tables rondes régionales, dont le parcours doit s'achever à Paris le 11 décembre. Lors de la première, le 15 novembre sur les rives de l'étang de Berre, le ministre en appelle à un renforcement du rôle des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) pour permettre un contrôle plus systématique des installations et la mise en place de comités locaux d'information sur les risques. « Mettre les usines à la campagne, cela n'a pas de sens », a-t-il rappelé, précisant que de manière exceptionnelle uniquement cette possibilité pouvait se présenter. L'occasion pour lui d'appeler de ses vœux un « après Toulouse ».

Céline Cabourg

1 249 sites Seveso

L'usine d'engrais chimiques AZF Grande-Paroisse appartenant à une filiale de TotalFinaElf est un établissement industriel classé Seveso II. On dénombre pas moins de 1 249 sites Seveso classés à risques dans l'Hexagone et entre 416 et 625 sites industriels dangereux Seveso II. Les installations et directives Seveso sont appelées ainsi depuis un rejet accidentel de dioxine, le 10 juillet 1976, sur la commune de Seveso en Italie. Selon les termes de la directive européenne Seveso II, les industriels ont le devoir d'évaluer les risques de ces installations et de les réduire par des mesures techniques et opérationnelles. La volonté d'Yves Cochet, le ministre de l'Environnement est de renforcer la loi de 1987 sur la sécurité civile qui permet de geler l'urbanisation autour de nouvelles installations Seveso. En tête du palmarès des régions à forte concentration de sites à risques, Rhône-Alpes (139 sites) Île-de-France (102) et Nord-Pas-de-Calais (97).