Georges Chevron

La réunion de Corte

La réunion nationaliste de Corte, qui a accueilli, les 5 et 6 août, les représentants de différents mouvements autonomistes ou indépendantistes, des Bretons aux Guyanais en passant par les Basques, a apporté de l'eau au moulin des opposants d'une réforme soupçonnée d'ouvrir une brèche dans les institutions de la République. Autour des nationalistes corses, les militants d'autres mouvements régionaux se sont penchés sur les perspectives ouvertes par le processus de Matignon, notamment sur le terrain de la défense des langues régionales – selon le texte de l'accord, la langue corse doit être enseignée dans le cadre des horaires normaux des écoles maternelles et primaires. La réunion de Corte a été aussi l'occasion pour Jean-Guy Talamoni, le chef de file de Corsica Nazione, partie prenante dans l'accord de Matignon, de rappeler ses exigences concernant notamment l'amnistie des prisonniers politiques, un sujet particulièrement sensible depuis l'assassinat du préfet Claude Erignac.