Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

macromolécule (suite)

On distingue, suivant l’enchaînement des motifs, plusieurs types de macroions ou macromolécules :
alinéaires (ou filiformes, caténiformes, unidimensionnels), où l’enchaînement des motifs est comparable à celui des maillons d’une chaîne ordinaire ; exemples : soufre mou Sn, polyéthylène, fibroïne de la soie, cellulose, Nylon, polychlorure de vinyle, asbeste (amiante) ; ces ions et molécules sont flexibles, et certains peuvent, assemblés, constituer des fils souples et résistants, à propriétés textiles ;
blamellaires (ou bidimensionnels), dont l’exemple type est le graphite, dans lequel les atomes de carbone sont ordonnés, dans des plans parallèles, suivant les nœuds d’un pavage hexagonal régulier : l’ensemble des atomes dans un plan constitue une macromolécule bidimensionnelle ; le talc, les micas, les argiles sont formés de macroions lamellaires. Le caractère essentiel est l’indépendance relative des plans, qui peut entraîner le clivage facile, ou l’onctuosité au toucher et les propriétés lubrifiantes ;
ctridimensionnels, dont le diamant, la silice cristallisée ou non, les zéolites (silicoaluminates), les phénoplastes et aminoplastes sont des exemples ; la rigidité résulte de la présence de liens covalents dans plusieurs directions. Remarquons que l’on peut accroître la rigidité d’une substance macromoléculaire en créant de nouvelles liaisons entre ses macromolécules ; exemple : pontage au soufre du polyisoprène (vulcanisation du caoutchouc).

De nombreux macroions et macromolécules peuvent être mis en solutions ; celles-ci cependant n’obéissent pas de façon satisfaisante aux lois tirées de la thermodynamique classique, en particulier aux lois de Raoult ; cela est dû aux grandes différences de masse et de dimension entre les macromolécules du soluté et la molécule du solvant, eau par exemple ; on a dû, pour établir une théorie de ces solutions, faire intervenir des raisonnements de thermodynamique statistique. Les solutions macromoléculaires présentent de façon générale les caractères des solutions colloïdales (v. colloïde) de viscosité élevée.

Les propriétés chimiques des macromolécules sont en principe celles du motif qui les constitue ; de plus, la dégradation par la chaleur ou par des agents chimiques peut intervenir, en particulier pour les macromolécules organiques, qui se brisent en donnant naissance à des molécules ordinaires dont la partie essentielle est le motif de la macromolécule ; c’est ainsi que la cellulose ou l’amidon, soumis à l’hydrolyse acide, fournissent finalement du glucose, et que les nombreux protéides des organismes vivants donnent naissance à des aminoacides.

R. D.


Quelques savants


Giulio Natta,

chimiste italien (Imperia 1903). Depuis 1952, grâce à l’emploi des catalyseurs stéréospécifiques qu’il avait découverts, il s’est attaché à la production de hauts polymères à structure géométrique régulière, et ce résultat a été mis à profit pour la fabrication de matières plastiques de haute qualité. Prix Nobel de chimie en 1963.


Hermann Staudinger,

chimiste allemand (Worms 1881 - Fribourg-en-Brisgau 1965). Il a été le premier à reconnaître l’existence de macromolécules, à déterminer leurs structures, à étudier leurs propriétés et à examiner leurs possibilités de synthèse. Prix Nobel de chimie en 1953.


Karl Waldemar Ziegler,

chimiste allemand (Helsa, près de Kassel, 1898 - Mülheim 1973). Il a mis au point un procédé de fabrication à basse pression des polyéthylènes à structure rectiligne. Prix Nobel de chimie en 1963.

 P. Piganiol, Macromolécules, t. I : Physique et structure des plastiques (Dunod, 1947). / J. Duclaux, Macromolécules et matières plastiques (P. U. F., 1949). / G. Champetier, Chimie macromoléculaire (A. Colin, 1957 ; nouv. éd., 1971). / J. Néel, Exposés de chimie macromoléculaire (Gauthier-Villars, 1966). / G. Champetier et L. Monnerie, Introduction à la chimie macromoléculaire (Masson, 1969).

Madagascar

État insulaire de l’océan Indien, au large du Mozambique ; 587 041 km2 ; 7 424 000 hab. (Malgaches). Capit. Antananarivo (anc. Tananarive).


Située dans le sud-ouest de l’océan Indien entre 12° et 26° de lat. S., Madagascar s’allonge sur 1 600 km entre le cap d’Ambre, au nord, et le cap Sainte-Marie, au sud ; sa largeur maximale est de 600 km. Large dans sa partie la plus étroite de 400 km, le canal de Mozambique sépare l’île de la côte africaine par des profondeurs de plus de 3 000 m.


Le milieu

Un vieux socle précambrien, disséqué en un fouillis de collines dominé par des reliefs plus imposants dans des granités et des quartzites ainsi que dans des reliefs volcaniques (Ankaratra), constitue les Hautes Terres et le Grand Escarpement oriental. On y trouve, dans le nord de l’île, le point culminant au Tsaratanana (2 886 m). Deux grands bassins sédimentaires, les bassins de Majunga, au nord-ouest, et de Morondava, à l’ouest et au sud-ouest, présentent un relief de cuestas, avec une large dépression périphérique évidée au contact du socle. Les plus belles cuestas sont façonnées dans les grès de l’Isalo, dans les calcaires jurassiques et dans les grès et basaltes crétacés. Les plus grands fleuves drainent ce versant de l’île : Sofia, Mahajamba, Betsiboka, Mahavavy du Sud, Tsiribihina, Mangoky, Onilahy.

Exposé à l’alizé du sud-est, le versant oriental est le plus arrosé (entre 2 000 et 3 500 mm par an). Les Hautes Terres, ainsi que le Nord-Ouest exposé à la mousson, reçoivent en général plus de 1 500 mm. Le Sud-Ouest et le Sud sont par contre beaucoup plus secs, avec en général moins de 800 mm, et même moins de 400 mm le long du littoral mahafaly et dans la région de Tuléar. Le régime est de type tropical, avec pluies d’été.

La latitude, la continentalité et l’altitude déterminent la géographie des températures. Il existe une saison chaude, correspondant à la saison pluvieuse (novembre à avril), et une saison plus fraîche de mai à octobre. Les moyennes annuelles varient au niveau de la mer entre 27 °C dans le Nord et 24 °C dans le Sud, et 16,5 °C à 1 500 m d’altitude sur les Hautes Terres centrales.