Thomas Wolsey

Prélat et homme politique anglais (Ipswich vers 1475-Leicester 1530).

Chapelain d'Henri VII (1507), puis aumônier d'Henri VIII (1509), il entre au Conseil privé en 1511. S'élevant rapidement grâce à la faveur royale, il devient archevêque d'York (1514), cardinal et lord-chancelier (1515). En 1518, Léon X le nomme légat a latere en Angleterre. Il tente en vain d'accéder au pontificat à la mort de Léon X et d'Adrien V.

Somptueux mécène, Wolsey s'entoure d'une véritable cour. Il exerce, par ailleurs, une grande influence sur le roi et va diriger pendant près de 15 ans la politique anglaise. À l'intérieur, il bride la noblesse, abusant des procès à la Chambre étoilée (Buckingham), attribuant la juridiction des marches galloises et écossaises aux Conseils des Marches et du Nord ; il se montre plus favorable aux classes pauvres, pour lesquelles il organise la Cour des requêtes et limite les enclosures. Il renforce aussi son autorité sur le clergé, relevant le niveau des études et restaurant quelque peu la discipline.

À l'extérieur, Wolsey entraîne le royaume dans les conflits continentaux. Le roi et l'opinion publique, très hostiles à la France, se lancent d'ailleurs avec enthousiasme dans la guerre aux côtés de la Sainte-Ligue (1511-1514). Le renouvellement de l'alliance avec l'empereur, alors Charles Quint (1521), facilite le triomphe de celui-ci. Inquiet d'une telle rupture d'équilibre, Wolsey se rapproche de la France, sans entirer profit. Or, cette politique active coûte fort cher et l'opinion s'impatiente. Impopulaire, le ministre ne dépend plus que des bonnes dispositions du roi. Celui-ci se décide à divorcer d'avec Catherine d'Aragon. Wolsey escompte obtenir du pape une décision favorable, pour prix des services rendus par le roi et lui-même. Le pape se récuse. Ce dernier échec, exploité par les nombreux ennemis du cardinal, provoque sa disgrâce.

Pour en savoir plus, voir l'article Henri VIII.