Seydou Kouyate Badian

Homme politique et écrivain malien (Bamako, Mali, 1928-Bamako 2018).

Après avoir obtenu, en 1955, son doctorat en médecine à l'université de Montpellier, Seydou Badian Kouyate (de son nom de plume Seydou Badian) retourne au Mali où il entame une carrière de médecin généraliste, qu'il abandonne assez tôt pour se consacrer à la politique. Il devient, en 1962, ministre de l'Économie rurale, puis en 1965, ministre du Plan, avant de démissionner un an plus tard. À la suite du coup d'État militaire qui provoqua la chute du régime de Modibo Keita, en novembre 1968, il est emprisonné et ne sera libéré qu'en 1975 pour raisons de santé. Il s'exile alors en France, puis au Sénégal, et ce n'est qu'en 1991 qu'il retourne au Mali, où il reprend un rôle actif dans la vie politique.

Seydou Badian est surtout connu par son premier roman Sous l'orage (1957), dans lequel il aborde les conflits qui surgissent de l'affrontement entre les générations dans une Afrique au confluent de deux cultures. Le roman retrace les péripéties d'une femme moderne et émancipée, qui souhaite faire un mariage d'amour, se heurtant ainsi au choix des anciens. Il écrit ensuite une pièce de théâtre la Mort de Chaka (1961). Lors de son séjour en prison, il rédige deux autres romans (le Sang des masques, 1976 ; Noces sacrées, 1977) qui s'inscrivent dans la thématique qui hante toute son œuvre : comment s'intégrer dans le modernisme occidental tout en préservant l'authenticité africaine. Dans un autre registre, l'auteur fait aussi paraître un essai, inspiré par sa propre expérience politique, les Dirigeants africains face à leurs peuples (1964), qui analyse les spécificités du socialisme appliqué aux pays africains francophones.