Olivier Smithies

Médecin américain d’origine britannique (Halifax 1925).

Il suit des études de physiologie humaine et animale, puis de chimie, à l’université d’Oxford, où il obtient en 1951 un doctorat de biochimie. Il part ensuite aux États-Unis effectuer un post-doctorat de chimie physique à l’université du Wisconsin. Puis, faute de visa, il s’établit pendant sept ans au Canada, où il se spécialise en génétique. De retour aux États-Unis, il rejoint la faculté de génétique de l’université du Wisconsin, puis devient professeur en pathologie et médecine de laboratoire à l’université de Caroline du Nord.

Indépendamment de M. R. Capecchi, il a, dès la fin des années 1970, mené des recherches en vue d’appliquer le processus de « recombinaison homologue » − consistant en l’échange de séquences d’A.D.N. au sein de paires de chromosomes –, à la modification ciblée de gènes dans des cellules de mammifères.

Il a tenté d’abord de repérer dans des cellules humaines des gènes ayant muté, pensant que certaines maladies héréditaires du sang pourraient être traitées en corrigeant, dans les cellules de moelle osseuse, les mutations qui les provoquent. Il a découvert ainsi que les gènes peuvent être utilisés comme cibles indépendamment de leur activité, ce qui a suggéré que tous les gènes peuvent être modifiés par recombinaison homologue.

Ces travaux, conjugués à ceux de M. J. Evans sur l’inactivation de gènes spécifiques dans des cellules souches embryonnaires, ont permis de créer des lignées de souris transgéniques. Ces animaux constituent des modèles expérimentaux désormais utilisés dans pratiquement tous les domaines de la recherche biomédicale fondamentale ou appliquée, notamment pour l’étude des fonctions des gènes et celle de nombreuses maladies humaines (maladies génétiques, maladies neurodégénératives, cancer, etc.), en vue du développement de nouvelles thérapies.

En 2007, O. Smithies a partagé le prix Nobel de physiologie ou médecine avec M. R. Capecchi et M. J. Evans.