Milton Friedman

Milton Friedman
Milton Friedman

Économiste américain (New York 1912-San Francisco 2006).

Chef de file de l'école monétariste dite « de Chicago », qui s'est opposée radicalement aux conceptions de John Maynard Keynes, il est l'auteur d'un grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels Une théorie de la fonction de la consommation (1957), Histoire monétaire des États-Unis (1963), Inflation et systèmes monétaires (1976). Partisan d'une stricte politique de contrôle de la croissance de la masse monétaire, il a inspiré les politiques mises en place aux États-Unis au début des années 1980, puis adoptées par de nombreux pays, mais ses théories ont été combattues parce qu'elles négligeaient leurs conséquences sociales.

Selon Friedman, l'intervention de l'État, qui possède un pouvoir arbitraire sur l'économie, conduit à certaines perturbations. Il faut alors incriminer la création monétaire, régulée par la Banque centrale. Cette thèse est étayée par une analyse célèbre des répercussions inflationnistes des initiatives étatiques. L'inflation qui résulte de la création excessive de monnaie est comme une drogue, car, en un premier temps, elle stimule effectivement l'activité économique, mais c'est au détriment des mécanismes « naturels », et elle ne peut que s'emballer. Une « purge » est alors nécessaire, et Friedman plaide en faveur de règles automatiques et contraignantes régularisant la création monétaire (il a proposé une explication controversée de la crise de 1929, qui reposerait uniquement, selon lui, sur des erreurs de politique monétaire de la part des autorités américaines). Néanmoins, il considère que la croissance de l'État est un mal nécessaire qu'il convient seulement de limiter, ce qui constitue le credo du néolibéralisme.

La théorie du revenu permanent, que Friedman a élaborée par ailleurs, introduit une dimension temporelle dans la détermination, par le ménage, de son revenu : celui-ci n'est pas seulement réel mais aussi potentiel. Son appréciation doit alors tenir compte aussi bien de la structure des revenus passés que des anticipations des revenus futurs. (Prix Nobel de sciences économiques 1976.)