Louis Ier le Germanique ou Louis II le Germanique

(vers 805-Francfort-sur-le-Main 876), roi des Francs orientaux (817-843), de Germanie (843-876).

Troisième fils de Louis Ier le Pieux, il reçoit dès 817 le titre royal. Il ne cesse d'intriguer contre son père (830, 832, 838), puis contre son frère Lothaire (→ serments de Strasbourg, avec Charles le Chauve, 842). Après le partage de Verdun (→ traité de Verdun, 843), qui le cantonne en Francia orientalis ou Germanie, il se plie de mauvais gré à des conférences communes (Meerssen, Savonières), et tente de dépouiller son neveu Lothaire II et son frère Charles (858) ; mais il ne peut empêcher la mainmise de ce dernier sur une partie de la Lorraine (869), la vallée du Rhône et l'Italie (874). Paralysé par les révoltes incessantes des ses fils, Carloman, Louis et Charles le Gros, il ne peut saisir la couronne impériale.

La pénurie d'argent oblige Louis à créer des duchés « nationaux », confiés à ses fils, puis à des dynastes locaux. Tandis que les échanges et la culture sont freinés à l'ouest, ils s'étendent en Germanie : défrichement en Saxe, pénétration des marchands allemands en Bohême, en Croatie, le long du Danube. En revanche, Louis ne peut empêcher le regroupement progressif des tribus slaves de Pologne (après 850), de Moravie (après 860), de Croatie (après 870). L'infiltration slave jusqu'en Thuringe et en Istrie précède de peu l'irruption hongroise (dès 865). L'évangélisation vers la Scandinavie est arrêtée après 850 (échec de saint Anschaire), et celle des Slaves est abandonnée aux Grecs.

Pour en savoir plus, voir les articles Carolingiens, royaume de Germanie.

  • 842 Charles le Chauve et Louis le Germanique scellent leur alliance par un serment, dit « de Strasbourg », rédigé en langues française et allemande. Il constitue le plus ancien document écrit dans ces deux langues.
  • 843 Partage de l'Empire carolingien au traité de Verdun : Francia occidentalis (future France) à Charles le Chauve, Francia orientalis (future Allemagne) à Louis le Germanique, Lotharingie (vallées de la Meuse, de la Moselle et du Rhône) à Lothaire.