Jean-Pierre Chevènement

Homme politique français (Belfort 1939).

1. Cofondateur du parti socialiste

Né de parents instituteurs, il adhère à la SFIO en 1964 et fonde en 1966 le Centre d'études, de recherches et d'éducation socialistes (CERES), appelé à devenir l’un des principaux courants du parti socialiste (PS) à partir du congrès d'Épinay (juin 1971), puis remplacé, en 1986, par Socialisme et République.

En 1971, J.-P. Chevènement participe aux côtés de François Mitterrand à la fondation du nouveau parti socialiste (PS), dont il devient secrétaire national ; il compte parmi les négociateurs du programme commun de la Gauche (1972).

Député depuis 1973, J.-P. Chevènement est régulièrement réélu jusqu'en 1997 et à nouveau en 2000. Maire de Belfort de 1983 à 1997 et de 2001 à 2007, il est sénateur du Territoire de Belfort de 2008 à 2014.

Écarté de la direction du PS en 1975, il ne reprend sa place au secrétariat national qu'en 1979 ; il est le principal rédacteur du « Projet socialiste » en vue de l'élection présidentielle de 1981 qui consacrera la victoire de F. Miterrand. Nommé ministre de la Recherche et de la Technologie puis de la Recherche et de l'Industrie de l'Industrie (1981), J.-P. Chevènement démissionne en février 1983 pour protester contre la « parenthèse libérale » du PS.

Ministre de l'Éducation nationale du gouvernement Fabius (1984-1986), il réintroduit l'instruction civique à l'école (abandonnée depuis 1969). Ministre de la Défense en 1988, il démissionne en janvier 1991, pour protester contre la politique d'intervention militaire lors de la guerre du Golfe.

2. Électron libre du PS

Souverainiste et estimant le mythe fédéraliste européen épuisé, J.-P. Chevènement est l'un des plus fervents pourfendeurs du traité de Maastricht ; il quitte la direction du PS (juillet 1992) avant de démissionner du parti (avril 1993). Il fait du Mouvement des Citoyens (MDC, fondé août 1992) un parti politique dont il prend la présidence.

Nommé ministre de l'Intérieur du gouvernement Jospin (1997), J.-P. Chevènement est à l'origine de deux lois qui portent son nom : la loi Reseda relative à l’entrée et au séjour des étrangers en France et au droit d'asile (1998) ainsi que la loi sur l'intercommunalité (1999). Sous son impulsion, la mise en place de la police de proximité commence à partir de 1998 (elle sera supprimée à partir de 2003 par Nicolas Sarkozy).

En désaccord avec le plan de Lionel Jospin sur l’avenir de la Corse, J.-P. Chevènement démissionne le 29 août 2000 pour protester contre le « processus de Matignon » visant à donner le pouvoir législatif à l'île de Beauté.

3. Président du Mouvement républicain et citoyen

Candidat à l'élection présidentielle de 2002, J.-P. Chevènement recueille 5,33 % des voix. La même année, le MDC, qu'il a présidé de 1993 à 2001, est dissout, avant d'être transformé en 2003 en Mouvement républicain et citoyen (MRC), dont il est élu président d'honneur jusqu'en 2008, puis président effectif, et à nouveau président d'honneur depuis 2010.

Après avoir annoncé en novembre 2011 sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, J.-P. Chevènement la retire finalement en février.

Pour en savoir plus, voir l'article France : vie politique depuis 1958.