Jean-Michel Ribes

Auteur dramatique, metteur en scène et cinéaste français (Paris 1946).

Après des études de lettres, il fonde en 1966 sa première compagnie théâtrale avec le peintre Gérard Garouste, puis, en 1974, la compagnie Berto-Ribes. Il monte divers auteurs (Arrabal, Pinter) mais se consacre surtout à ses propres textes qu’il met lui-même en scène. Ses premières pièces, les Fraises musclées (1970), l’Odyssée pour une tasse de thé (1974), Tout contre un petit bois (1976), sont déjà des comédies dans la lignée du théâtre de l'« absurde », mais cultivent aussi un langage et un univers poétiques.

Ses textes suivants s’orientent vers un humour de plus en plus corrosif. Ribes se place alors volontiers sous l’étiquette de « théâtre panique », c’est-à-dire cruel, comique et dérangeant, qu’il partage avec un auteur comme Roland Topor. Avec cet écrivain graphiste, il entreprend un compagnonnage d’écriture pour le théâtre (Batailles, 1983) et pour la télévision ; toujours avec Topor mais aussi avec d’autres collaborateurs (Gégé, Jean-Marie Gourio), il écrit deux séries audiovisuelles marquantes, Merci, Bernard (1982-1984), Palace (1988), qui tranchent avec la production habituelle par leur esprit irrespectueux et leur volonté assumée de provocation et de mauvais goût. Il publie aussi quelques essais qui ont valeur de manifeste (le Rire de résistance, 2007).

Ses pièces les plus récentes, Théâtre sans animaux (2001), Musée haut Musée bas (2004), ne sont pas sans parenté, de par leur mélange de « nonsense » et de satire, avec les œuvres de son grand aîné, Roland Dubillard.

Cinéaste, Jean-Michel Ribes trouve un véritable langage qui dépasse la simple transposition de sketches avec Musée haut Musée bas (d’après sa pièce, 2008). En 2002, il a pris à Paris la direction du théâtre du Rond-Point, qu’il consacre exclusivement aux pièces contemporaines, en privilégiant une programmation de comédies non-boulevardières ; il a ainsi conforté son image de chef de file d’un théâtre impertinent et opposé à l’esprit de sérieux qui, selon lui, aurait dominé la création française de la fin du xxe siècle.