Faysal ou Fayçal

(Riyad 1906-Riyad 1975), roi d'Arabie saoudite (1964-1975), fils d'Abd al-Aziz III ibn Saud et frère et successeur de Saud.

Vice-roi du Hedjaz, ministre des Affaires étrangères de son père, le roi Abd al-Aziz ibn Saud, Faysal représente son pays à l'ONU au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avant d'être nommé Premier ministre et chef de l'armée. À la mort de son père (1953), il devient prince héritier puis ministre des Finances (1957) et s'oppose à la politique de son frère, le roi Saud, qui doit lui céder la réalité du pouvoir avec le titre de Premier ministre (22 mars 1958). Sa politique économique d'austérité provoque le mécontentement de la bourgeoisie, ce qui permet à Saud de renvoyer Faysal (22 décembre 1960).

Rappelé à la tête du gouvernement le 17 octobre 1962 par le souverain en conflit alors avec Gamal Abdel Nasser (affaire du Yémen), il rompt avec l'Égypte (6 novembre 1962) et soutient le souverain yéménite contre les républicains armés et aidés par Le Caire. Il fonde en 1963, à La Mecque, une Ligue du monde musulman, qui doit contrecarrer l'influence de Nasser.

Ayant obtenu les pleins pouvoirs en mars 1964, il fait déposer son frère le 2 novembre suivant et monte sur le trône. Désireux de regrouper les forces conservatrices de l'islam autour de sa personne, Faysal propose dès 1965 la tenue d'un « sommet » islamique, projet qui aboutira en septembre 1969 (conférence islamique de Rabat).

À l'extérieur, il se rapproche des États-Unis et de la Grande-Bretagne. Lors de la troisième guerre israélo-arabe de juin 1967, il envoie des troupes en Jordanie pour soutenir Husayn, mais ne les engage pas sur le front. En août 1967, il signe avec Nasser à Khartoum un accord prévoyant la cessation de leurs interventions au Yémen. En juin 1969, Faysal échappe à un complot, ce qui le décide à prendre des mesures en faveur des plus défavorisés, des mesures économiques et financières. Il accorde d'autre part un large soutien financier aux pays arabes. Après la mort de Nasser (septembre 1970), le roi obtient, lors de la conférence islamique de Djedda (février-mars 1972), que soit votée une charte de solidarité des États arabes. En 1973, alors que la crise pétrolière renforce considérablement l'influence de son pays, il consacre des sommes importantes à l'armement pour faire de l'Arabie une puissance régionale de premier plan, et assister militairement les pays qui luttent contre les mouvements révolutionnaires. Il meurt assassiné par l'un de ses neveux.

Pour en savoir plus, voir l'article Arabie saoudite.