Denis Sassou-Nguesso

Officier et homme d'État congolais (Edou, district d'Owando, 1943).

1. L’accession au pouvoir

D'ethnie mbochi, il s'engage en 1961 dans l'armée congolaise et sort en 1964 lieutenant de l'école d'infanterie de Saint-Maixent. Membre du parti unique, le parti congolais du Travail (PCT, premier parti marxiste-léniniste d'Afrique) depuis 1970, il devient ministre de la Défense (1975) avant d'être porté, après l'assassinat du président Marien Ngouabi, à la présidence du PCT. (1979) et, conformément à la Constitution, à la présidence de la République du Congo.

À la suite de la signature d'un traité d'amitié avec l'URSS(1981), il met en place un plan quinquennal économique et social en vue de reconstruire le pays mais, confronté à la baisse du cours du pétrole, principale ressource du pays dont l'exploitation est confiée à des compagnies européennes (Elf, en particulier), il admet, à partir de 1985, le bien-fondé de l'ajustement structurel recommandé par le Fonds monétaire international (FMI). En 1989, il engage le Congo sur la voie du libéralisme économique et assouplit le régime en libérant des prisonniers politiques.

2. Libéralisation et guerre civile

Ayant autorisé le multipartisme (décembre 1990), il ne peut s'opposer à la tenue d'une Conférence nationale (1991). Largement devancé au premier tour de l'élection présidentielle pluraliste de 1992 par Pascal Lissouba, leader de l'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) – alors que son parti, le PTC, a perdu les élections législatives – D. Sassou-Nguesso rejette l'issue du scrutin. À la tête d'une milice armée, les « Cobras », il s'attaque aux forces du président Lissouba jusqu'à la négociation d'un cessez-le-feu en juillet 1994. Dans la perspective de l'élection présidentielle de juillet 1997, il affronte les forces de P. Lissouba et parvient, grâce à l'intervention armée de l'Angola et au terme d'un conflit de cinq mois, à reprendre le pouvoir. Il s'intronise président de la République le 25 octobre.

En dépit de son appel à la « réconciliation du peuple congolais » et de la mise en place d'un « gouvernement d'union nationale », les combats reprennent fin 1998 dans la région du Pool, près de Brazzaville, entre l'armée et les « Ninjas » de Bernard Kolélas, dernier Premier ministre de l'ex-président Lissouba. Après un accord de cessez-le-feu (décembre 1999), le dialogue national qu'il appelle de ses vœux s'élabore courant 2001, mais en l'absence de ses principaux opposants, P. Lissouba et B. Kolélas, condamnés à l'exil. Par ailleurs, plusieurs organisations de défense des droits de l'homme rappellent le rôle du président dans l'affaire du Beach, le débarcadère de Brazzaville où, en mai 1999, quelque 350 réfugiés de retour du Zaïre sont arrêtés par les forces de sécurité du président avant d'être massacrés.

3. La perpétuation à la tête de l’État et les tensions avec l’opposition

Voyant ses pouvoirs considérablement renforcés par la nouvelle Constitution adoptée en 2002, D. Sassou-Nguesso est élu en mars pour la première fois à la présidence de la République avec 89,41 % des suffrages. Il s'efforce alors de redorer le blason de son régime, en acceptant le retour de ses opposants exilés et en renouant avec les institutions financières internationales qui critiquent sa gestion de la rente pétrolière. Il est réélu en 2009 au terme d'un scrutin boycotté et contesté par l'opposition. Au prix de nouvelles tensions avec cette dernière, il fait adopter une nouvelle Constitution par référendum en octobre 2015 qui lui permet d’être élu pour un nouveau mandat en mars 2016.

Pour en savoir plus, voir l'article Congo.