Constant II Héraclius

(630-Syracuse 668), empereur byzantin (641-668), fils aîné de Constantin III.

À la mort de celui-ci (24 mai 641), l'impératrice Martine, veuve de l'empereur Héraclius Ier depuis le 11 février 641, et son fils Héraclius II, dit Héraclonas, restent seuls maîtres du trône. Toutefois, l'Arménien Valentin Archakouni, selon les désirs de Constantin III mourant, marche sur Constantinople à la tête de l'armée d'Asie. Inquiet, Héraclius II fait couronner le jeune Constant II à Sainte-Sophie, mais le patriarche Pyrrhos, qui soutient sa cause, doit abdiquer devant l'émeute. Le renversement de Martine et d'Héraclius II (novembre 641) laisse Constant II seul empereur.

Celui-ci, dès qu'il est en âge de gouverner par lui-même, s'efforce de contenir l'invasion arabe et de calmer l'agitation religieuse. En 653, il vient lui-même en Arménie, soumet un grand nombre de nobles, mais ne peut conserver qu'une partie de l'ancienne Persarménie ; il est vaincu par Muawiya au large de la côte lycienne (655), mais les Arabes doivent renoncer à la conquête de Constantinople.

Pour remédier aux troubles religieux, par un édit appelé Typos (648), Constant II interdit toute discussion christologique. Le pape Martin ayant passé outre, l'empereur ordonne à l'exarque de Ravenne de l'arrêter : le pape est traîné à Constantinople, jugé et exilé à Chersonèsos, où il meurt en 655. Constant II finit enfin par abandonner le monothélisme, sans se prêter à une réconciliation véritable avec la papauté.

La guerre civile qui éclate chez les Arabes après le meurtre du calife Uthman ibn Affan (656) laisse d'autre part quelque répit à Byzance.

En 658, Constant II dirige une opération contre les Slaves et parvient à leur faire reconnaître la souveraineté byzantine. En 660, il quitte Constantinople et séjourne à Thessalonique et à Athènes. De là, à la tête d'une forte armée, il aborde à Tarente, rétablit l'ordre en Afrique, attaque les Lombards et leur enlève Bénévent (663). Après une visite à Rome, il s'embarque pour Naples et fixe sa résidence à Syracuse afin de mieux surveiller l'Orient, l'Occident et l'Afrique, et d'organiser une base de résistance aux Arabes, lorsqu'il est assassiné par un officier du palais. Son fils aîné, Constantin IV, lui succédera.

Pour en savoir plus, voir l'article Empire byzantin : histoire.