Ali Abdallah Saleh ou Ali Abdallah al-Salih

Officier et homme d'État yéménite (Beit al-Ahmarr, région de Sanaa, 1942-Sanaa 2017).

Issu de la tribu Sanhan, appartenant à la puissante confédération tribale des Hashid (Hached) de confession chiite (zaydite), Ali Abdallah Saleh participe, dès 1962, au renversement de la monarchie au Yémen du Nord. Devenu lieutenant-colonel et vice-commandant en chef des forces armées, il entre au conseil présidentiel provisoire de la République arabe du Yémen (du Nord) avant d’en être proclamé président par l’Assemblée constituante en juillet 1978.

Après l’unification en 1990 – dont il est l’un des principaux artisans –, il est maintenu à la tête de l’État, s’appuyant sur les tribus du Nord dont il s’assure le soutien par une politique de type clientéliste, sur le Congrès général du peuple, qui s’impose comme le parti dominant dès les élections législatives de 1993, mais aussi sur une alliance tactique avec le parti socialiste yéménite (PSY, sudiste) avant la guerre civile de 1994. Il s’allie alors avec les « islamistes » d’al-Islah, dirigé par cheikh Abdallah al-Ahmar, par ailleurs chef de la confédération des Hashid.

Habile stratège (« gouverner le Yémen revient à danser sur des têtes de serpents » dira-t-il), le président Saleh applique également une politique étrangère prudente. Celle-ci tend à concilier – dans le cadre d’une ligne à la fois pro-occidentale et pro-arabe — les relations avec l’Égypte, les États-Unis, l’Arabie saoudite (hostile à l’unification) mais aussi avec l’Iraq, qui, l’ayant soutenu en 1990, reçoit en retour son appui lors de la première guerre du Golfe (août 1990-février 1991) ; ce qui entraîne, en retour, de vives tensions avec Riyad.

Reconduit dans ses fonctions en 1999, à la suite de la première élection présidentielle au suffrage universel direct, le président Saleh se range, après les attentats de septembre 2001, au côté des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme. Dans le même temps, al-Qaida dans la Péninsule arabique (AQPA) s’implante dans le pays, créant ainsi une source d’instabilité qui s’ajoute à la rébellion « houthiste » d’obédience zaydite dans le Nord et à la renaissance des forces séparatistes dans le Sud.

En 2011, confronté à un mouvement massif et généralisé de contestation dans lequel convergent toutes les oppositions – au premier rang desquelles le PSY et al-Islah – , le président Saleh répond par une violente répression. Il perd cependant peu à peu ses alliés au sein des tribus, de l’armée et du parti, et finit par accepter de se retirer en échange de son immunité.

Pour en savoir plus, voir l'article Yémen.