tempera

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Procédé de peinture à la détrempe dans lequel le liant, ou véhicule, est une émulsion contenant des substances aqueuses et huileuse telles que l’œuf, le lait de figue. L’œuf fut l’élément essentiel de l’émulsion jusqu’au xvie s., qu’il ait été utilisé en totalité, ou qu’on utilisât seulement le jaune ou, plus rarement, le blanc.

Au xixe s., on s’est servi d’émulsions artificielles d’huile de gomme ou de colle. Étymologiquement, le mot tempera pourrait s’appliquer à toutes les techniques picturales, puisqu’il sous-entend le mélange de pigments et de liant, quelle que soit la nature de ce dernier. Bien qu’il soit souvent pris comme synonyme de « détrempe », il doit exclusivement désigner le procédé à l’œuf.

La peinture a tempera est appliquée sur une préparation de craie ou de plâtre ; elle sèche vite (par évaporation), durcit par oxydation, puis devient insoluble et se conserve parfaitement dans une atmosphère sèche. D’un pouvoir couvrant remarquable, la peinture a tempera permet de pratiquer des glacis ; cependant, elle est fragile à l’humidité et d’une pratique peu aisée, rendant presque impossible le travail dans le frais. Utilisée au Moyen Âge dans toute l’Europe à partir du xiiie s. à la manière des peintres byzantins, elle servait à l’exécution des peintures sur panneau et quelquefois de peintures murales.

Supplantée par la technique de l’huile dès le xve s., elle ne fut pourtant pas totalement abandonnée des peintres, qui l’utilisaient conjointement à l’huile, notamment pour l’exécution des dessous.