tableau

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Support ou subjectile indépendant ou intégré dans un décor d’architecture et présentant une surface plane recouverte de peinture ou de tout autre matériau : papiers collés, tissus, broderie, verroterie.

Les tableaux peuvent être de nature, de forme et de dimensions variables : panneau de bois rectangulaire, ovale, feuille de cuivre ou d’un autre métal, plaque de pierre (marbre, ardoise), carton, papier ou châssis tendu de toile. Suivant les dimensions, on distingue le grand tableau décoratif, le tableau de chevalet, de dimensions réduites et qui doit être placé près du regard du spectateur, et le tableau de cabinet. Les tableaux se classent également suivant les sujets qu’ils représentent et la manière dont ceux-ci sont traités : de là les dénominations de tableau de genre, de tableau d’histoire, de paysage, de portrait. « On prétend que les anciens peintres ne peignaient que sur des tables de bois, blanchies avec de la craie, d’où vient le mot de tabula, tableau, et que l’usage de la toile, parmi les modernes, n’est pas même fort ancien » (Bossuet, 1er Sermon, Providence, cité par Rollin, Histoire ancienne, t. XI, 1re part., p. 143).

Définitions

Les polyptyques sont des tableaux composés de plusieurs panneaux articulés (diptyques, triptyques) en bois peints, mais aussi parfois sculptés, qui s’insèrent dans un ensemble de menuiserie le plus souvent dorée. « Au Moyen Âge, tableau ployant et ouvrant, tableau composé de deux, trois et jusqu’à cinq pièces liées par des charnières et se repliant sur elles-mêmes » (Laborde, Émaux).

Un tableau, ou tableau vivant, désigne la reproduction de certains tableaux connus ou de certaines scènes d’histoire à l’aide de personnages vivants qui prennent l’apparence vestimentaire et les attitudes indiquées par le sujet.

Un tableau mécanique, ou mouvant, est un tableau peint auquel est associé un mécanisme d’horlogerie. Les tableaux mécaniques sont relativement fréquents à partir du xviie s. et sont originaires de Hollande. Les plus simples représentent un paysage avec église dont le clocher abrite une horloge véritable sonnant les heures et les demies, accompagnées parfois de carillon et musique. D’autres tableaux présentent en outre des scènes villageoises avec des personnages animés.

Un tableau cloant est un tableau de petit format, composé de compartiments montés sur une charnière afin de pouvoir être rabattus les uns sur les autres.

Un tableau, opposé à « esquisse », « ébauche », désigne l’œuvre achevée, autonome, constituée de formes peintes sur un plan solide : « Se rappeler qu’un tableau avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées » (Maurice Denis, Art et critique, 1890, et Théories, 1913).

Perspective

Le plan du tableau se dit, en perspective, à propos d’un plan qu’on imagine placé entre les objets et l’œil de l’observateur et qui détermine l’image de ces objets par son intersection avec les rayons visuels. La vitre-tableau, ou glace de Léonard de Vinci, est un plan vertical supposé transparent, interposé entre l’œil (point de vue) et l’objet, sur lequel se projettent les images perspectives.