pierre noire

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

La pierre noire, dite aussi " pierre d'Italie ", est un schiste argileux à grain serré, utilisé à la manière d'un crayon, qui donne un trait dont la teinte varie du noir au gris. Connue depuis longtemps, cette technique s'étend vers la fin du xve s. en Italie, surtout à Florence. Elle convenait aux études de nus réalisées alors par Pollaiolo ou Signorelli. Ce type de dessins anatomiques se développe ensuite dans les œuvres de Michel-Ange, de Raphaël, de Tintoret, des Carrache, suivis, dès le début du xviie s., par toute une génération d'artistes français formés en Italie dans cette tradition des études du nu académique à la pierre noire (tels Simon Vouet ou Charles Le Brun). Les artistes nordiques, néerlandais ou flamands ne l'utilisèrent qu'à partir du xviie s. pour des paysages ou des portraits (Ruisdael, Hobbema, Rubens, Van Dyck). L'emploi de la pierre noire se poursuit tout au long du xviiie s., mais deux autres techniques utilisant également les ressources du noir et blanc vont le supplanter au début du xixe s. : il s'agit du fusain et de la mine de plomb.