les Procaccini

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Famille de peintres italiens actifs à Milan aux xvie et xviie s.

Ercole il Vecchio (Bologne 1520  – Milan 1595) fut un peintre modeste, proche de Prospero Fontana. Sa peinture réunit des éléments dérivés de Parmesan et des recherches plastiques " romanistes ". On retrouve ces caractères dans la Conversion de saint Paul (1573, église S. Giacomo Maggiore à Bologne). Vers 1585, l'artiste s'installe à Milan avec ses fils.

Camillo (Bologne v. 1551 – Milan v. 1629) est le créateur éclectique de grandes compositions théâtrales aux tonalités nordiques empruntées à Calvaert ; il introduit à Milan, dans la dernière décennie du xvie s., le style des maniéristes tardifs. Parmi ses meilleures œuvres, citons les 8 Volets d'orgue du dôme de Milan (1592-1600) et les deux Miracles de saint Charles (Venise, église S. Nicolò dei Tolentini).

Carlo Antonio (Bologne 1571 – Milan 1630) fut aussi l'élève de son père ; les sources le mentionnent comme auteur de natures mortes. Petit maître, sa manière est assez proche de celle de Bril et d'Elsheimer, comme le montrent deux de ses paysages publiés par R. Longhi (le Christ rend la vue à un aveugle, 1616 ; Mercure et les filles de Cécrops, id. ; Milan, coll. part.).

Giulio Cesare (Bologne v. 1570 – Milan 1625) est le grand personnage de la famille. D'abord sculpteur (bas-reliefs sur la façade de l'église S. Maria près S. Celso, Milan), il conservera, dans ses premiers tableaux, le goût des éclairages contrastés, des modelés vigoureux (Martyre de saint Nazaro et de saint Celso, 1610, église S. Maria près S. Celso, Milan). Ces caractères sont assez tôt remplacés par un dessin très souple, un coloris varié et brillant à effets argentés influencé par Baroche (Miracles de saint Charles, 1610, dôme de Milan), observés probablement dans les œuvres génoises de Rubens, et qui préludent à une vision franchement baroque. Les meilleurs exemples de cette manière sont la Circoncision (1616, Modène, Pin. Estense), la Vierge au rosaire (Novare, église S. Maria del Rosario), les toiles de Miasino et de l'église paroissiale d'Orta, la Pala de Santa Afra à Brescia. Le Mariage mystique de sainte Catherine (v. 1610, Brera) est au contraire un dernier hommage à l'art de Parmigianino. Procaccini marque son observance des goûts sévères de la Contre-Réforme dans ses œuvres tardives, comme la Mort de la Vierge (musée de Crémone) et la Mort du Christ (Milan, église S. Angelo). Il est un des premiers auteurs d'" ébauches " (" bozzetti ") baroques conçues non comme préparations, mais comme expressions picturales autonomes (Sainte Agathe, Florence, fondation Longhi ; Madone, Naples, Capodimonte).