Giovanni Francesco Romanelli

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Viterbe 1610  – id. 1662).

Passé de l'atelier de Dominiquin à celui de Pierre de Cortone, il imita parfaitement le style de jeunesse de ce dernier, en collaborant à la décoration du palais Barberini à Rome, à partir de 1631. Mais, impatient de s'affirmer et protégé par Francesco Barberini et par Bernin, il profita de l'absence de Pietro da Cortona, alors à Florence, pour rompre ses liens avec lui. Il reçut des commandes importantes : un dessus-de-porte pour Saint-Pierre (auj. perdu, 1636-37), le cycle de fresques représentant la Vie de la comtesse Mathilde au Vatican (1637-1642) sur la demande d'Urbain VIII. Il travailla, d'autre part, sous la direction de Bernin, dans diverses églises romaines et aux palais Altemps (Scènes de l'histoire romaine ; Mars, Minerve, Vénus sur les nuages), Costaguti (plafond : Arion). Recommandé par le cardinal Barberini, alors en exil en France, il fut appelé à Paris où il séjourna de 1645 à 1647 et de 1655 à 1657, décorant d'abord la galerie Mazarine (auj. B. N.) de scènes mythologiques et historiques, puis l'appartement d'été d'Anne d'Autriche au Louvre (auj. salles des Saisons, de la Paix, des Sévères, des Antonins), donnant également les dessins pour les stucs exécutés par Michel Anguier et Pietro Sasso. Parallèlement, il travailla pour les particuliers, notamment pour le président Lambert de Thorigny (Vénus soignant les blessures d'Énée, Louvre, peint pour le cabinet de l'Amour de l'hôtel du président). Ces œuvres de la période française de Romanelli ne furent pas sans influencer le développement de l'art classique français.

Romanelli fut surtout attiré par la manière de jeunesse de P. da Cortona, recherchant avant tout la simplicité et aimant les couleurs fraîches (ainsi un bleu qui lui est propre) et s'opposant par là à Ciro Ferri, qui retient, au contraire, l'aspect le plus baroque du maître. Il ne fut pas hostile à la tendance classicisante, prônée par A. Sacchi puis par Maratta.

Auteur de scènes mythologiques et historiques, s'inspirant de Cortone autant que de Poussin, il parvient à une réelle qualité d'émotion dans certaines peintures religieuses : Saint Thomas de Villeneuve distribuant les aumônes (Rome, S. Agostino).