Jean Malouel ou Jean Maelwael

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre franco-flamand (Nimègue av. 1370  – Dijon 1415).

Originaire d'une famille d'artistes fixée à Nimègue, oncle des frères Limbourg, Malouel apparaît en 1396 à Paris au service de la reine Isabeau de Bavière. En 1397, il devient peintre en titre du duc de Bourgogne Philippe le Hardi, à Dijon, puis de Jean sans Peur et le restera jusqu'à sa mort. Il succède à Jean de Beaumetz sur le chantier de la chartreuse de Champmol. On sait par des documents qu'il exécuta de nombreux travaux décoratifs, dont la décoration murale des bâtiments de la chartreuse, la peinture du Puits de Moïse de Sluter (1400-1403), celle du tombeau du duc Philippe le Hardi (1410). Il peint pour le duc des tableaux de piété, 5 retables pour l'église de Champmol (à partir de 1398), un portrait de Jean sans Peur (1412). Aucun de ces ouvrages n'a subsisté. On peut tenter de retrouver la main de Malouel, par hypothèse, dans des peintures de provenance bourguignonne assurée, de date correspondante et de style intermédiaire entre celui de Jean de Beaumetz et celui de Bellechose, successeur de l'artiste à partir de 1415. L'attribution la plus plausible est celle de la Grande Pietà ronde (Louvre), qui porte au revers les armes de Philippe le Hardi ; elle aurait été peinte v. 1400, peu après l'entrée en charge de Malouel, car elle garde encore la marque du style siennois, florissant à Paris à la fin du xive s., et de la stylisation parisienne. On attribue aussi à Malouel une Vierge à l'Enfant entourée d'anges (musées de Berlin), ouvrage certainement plus tardif (v. 1410-1415). Un Portrait du duc Venceslas de Luxembourg (Madrid, fondation Thyssen-Bornemisza), effigie au modelé sensible, semble d'esprit plus flamand, mais pourrait être un exemple de l'art de Malouel portraitiste.