Iacopo Torriti

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (documenté à Rome entre 1291 et 1300).

Représentant de l’école romaine, contemporain de Cavallini et actif dans le dernier quart du xiiie s., il exécute, en 1291, avec Fra Jacopo da Camerino, la mosaïque absidiale de Saint-Jean-de-Latran, presque entièrement refaite au xixe s. et, de ce fait, difficile à juger aujourd’hui. De 1295 datent une autre grande mosaïque figurant le Couronnement de la Vierge, des saints, des anges et trois Scènes de la vie de la Vierge, ainsi que de riches motifs décoratifs (Rome, abside de Sainte-Marie-Majeure). On attribue généralement à Torriti les fresques de la voûte et quelques-unes des fresques murales de la 2e travée à la basilique supérieure S. Francesco à Assise, dont la datation incertaine a pu être récemment reculée à la fin de la 8e décennie du duecento.

Torriti se forma probablement à Rome dans l’entourage de Cimabue, qui, en 1272, avait entrepris dans la ville pontificale de grands travaux de décoration ; dans les fresques de la 2e travée, à Assise, l’œuvre de notre peintre est contemporaine de celle du Florentin, actif dans le transept, mais elle présente un style décidément plus archaïque. Dans la mosaïque de Sainte-Marie-Majeure, le traditionalisme de Torriti ressort jusque dans les références, iconographiques et ornementales, à des mosaïques romaines plus anciennes, et en particulier à celles qui ornaient l’abside primitive de la basilique du ve s. La couleur, travaillée avec finesse, démontre une familiarité sensible avec l’art byzantin ; le goût du grandiose et le choix des motifs décoratifs présentent une curieuse équivalence picturale des sculptures romaines d’Arnolfo di Cambio.