Bahamas

anciennement îles Lucayes

Nom officiel : Commonwealth des Bahamas

Carton de situation - Bahamas
Drapeau des Bahamas
Drapeau des Bahamas

État insulaire des Grandes Antilles situé au sud-est des États-Unis (Floride), de part et d'autre du tropique du Cancer, les Bahamas s'étendent sur 1 000 km environ au nord d'Haïti et de Cuba.
Les Bahamas sont membre du Commonwealth.

  • Superficie : 13 900 km2
  • Nombre d'habitants : 407 906 (2021)
  • Nom des habitants : Bahaméens ou Bahamiens
  • Capitale : Nassau
  • Langue : anglais
  • Monnaie : dollar des Bahamas
  • Chef de l'État : Charles III (roi), représenté par le gouverneur général Cornelius Smith
  • Chef du gouvernement : Philip Davis
  • Nature de l'État : monarchie constitutionnelle à régime parlementaire
  • Constitution :
    • Adoption : 26 juin 1973
    • Entrée en vigueur : 10 juillet 1973
Pour en savoir plus : institutions des Bahamas

STATISTIQUES : DÉMOGRAPHIE

  • Population : 407 906 hab. (2021)
  • Densité : 29 hab./km2
  • Part de la population urbaine (2022) : 83 %
  • Structure de la population par âge (2022) :
    ● moins de 15 ans : 19 %
    ● 15-65 ans : 72 %
    ● plus de 65 ans : 9 %
  • Taux de natalité (2022) : 11 ‰
  • Taux de mortalité (2022) : 9 ‰
  • Taux de mortalité infantile (2022) : 10 ‰
  • Espérance de vie (2022) :
    ● hommes : 68 ans
    ● femmes : 75 ans

La population, dont 19 % a moins de 15 ans, est à 85 % d'origine africaine et se regroupe principalement à Nassau, la capitale.

STATISTIQUES : ÉCONOMIE

  • GÉNÉRALITÉS
  • PNB (2021) : 10 milliards de dollars
  • PNB/hab. (2021) : 26 490 dollars
  • PNB/hab. PPA (2021) : 31 010 dollars internationaux
  • IDH (2021) : 0,812
  • Taux de croissance annuelle du PIB (2021) : 13,7 %
  • Taux annuel d'inflation (2021) : 2,9 %
  • Structure de la population active (2020) :
    ● agriculture : 2,1 %
    ● mines et industries : 14 %
    ● services : 83,9 %
  • Structure du PIB (2021) :
    ● agriculture : 0,5 %
    ● mines et industries : 11,3 %
    ● services : 88,2 %
  • Taux de chômage (2021) : 13,2 %
  • Tourisme
  • Recettes touristiques (2020) : 1 007 millions de dollars
  • Commerce extérieur
  • Exportations de biens (2021) : 609 millions de dollars
  • Importations de biens (2021) : 3 241 millions de dollars
  • Défense
  • Forces armées (2019) : 2 000 individus
  • Dépenses militaires (2008) : 0,7 % du PIB
  • Niveau de vie
  • Incidence de la tuberculose pour 100 000 personnes (2021) : 12
  • Part en % des richesses détenues par les 10 % les plus élevés : n.d.
  • Part en % des richesses détenues par les 50 % les moins élevés : n.d.
  • Dépenses publiques d'éducation (2021) : 2,8 % du PIB

Le tourisme, de séjour et de croisière, représentait en 2019 plusde 40 % du PIB (avec ses activités induites), et ses rentrées près de 80 % des exportations et environ (directement et indirectement) la moitié de la population active. D'importants projets touristiques ont été mis en œuvre, dont l'ouverture, en 2014, d'un complexe touristique (« Baha Mar ») et la modernisation de l'aéroport de la capitale, dans le but d'attirer encore plus de visiteurs. Les activités bancaires viennent ensuite tandis que la coopération internationale en matière fiscale s'est améliorée. Les États-Unis sont le principal partenaire commercial de l'archipel. Malgré un niveau de développement humain élevé (55e rang), les Bahamas présentent cependant d'assez fortes inégalités . Déjà frappée par un ouragan destructeur en 2019, l'économie subit une récession brutale en 2020 (- 23,8 %) avec la chute du tourisme à la suite de la pandémie de Covid–19 avant une reprise vigoureuse en 2021, estimée à 8 % en 2022.

GÉOGRAPHIE

1. Le milieu naturel

L'archipel est formé de calcaires coralliens et comprend environ 700 îles ou îlots, ainsi que 2 000 rochers émergeant d'un plateau n'atteignant pas 100 m de profondeur. Du nord-ouest au sud-est, les principales îles sont : Grand Bahama, Little et Great Abaco, les îles Andros, New Providence et Eleuthera, l'île Cat, Great Exuma et San Salvador (ou Watling), les îles Long, Crooked, Mayaguana et Great Inagua.

L'archipel émerge de très vastes plates-formes sédimentaires qui se sont constituées par empilement de calcaire corallien, de sable, de vase, depuis la fin du Mésozoïque. Les îles sont basses, et très souvent la mer et la terre émergée s'y confondent. Les seuls reliefs notables sont constitués par des dunes de sable calcaire consolidé. Des récifs coralliens se développent dans les eaux chaudes du Gulf Stream et du courant des Sargasses.

Les Bahamas bénéficient d'un climat tropical particulièrement agréable. La température moyenne annuelle se situe à 23 °C, avec de très faibles écarts saisonniers ; l'atmosphère est sèche, et l'ensoleillement presque permanent. Les îles très basses n'accrochent pas l'alizé du nord-est, et il ne tombe en moyenne qu'un mètre d'eau par an sous la forme d'averses fréquentes surtout entre juin et octobre. La meilleure saison s'étale de novembre à mai, au moment où les vagues de froid sévissent sur l'Amérique du Nord.

Tout se combine ici pour l'exploitation touristique des richesses naturelles d'un milieu insulaire d'une très grande beauté.

2. Économie

Les Bahamas possèdent l'une des économies les plus prospères de la région des Antilles. Cette situation avantageuse repose essentiellement sur le tourisme et la finance offshore. Cependant, en raison de la faiblesse de sa production agricole et de son industrie, le pays est très dépendant de l'extérieur et particulièrement sensible aux fluctuations économiques internationales.

Les Bahamas font partie des pays des Antilles à haut revenu et contrastent, en cela, avec la plupart de leurs voisins. L'archipel, qui est devenu la première destination mondiale des croisières (1,6 million de croisiéristes), vit essentiellement du tourisme (près de la moitié du produit intérieur brut), qui a provoqué le déclin de l'agriculture. Le développement du tourisme s'appuie sur un cadre naturel exceptionnel, qui fait des Bahamas un lieu privilégié, particulièrement attractif. L'investissement privé dans l'archipel profite à la construction d'infrastructures touristiques, essentiellement concentrées dans les îles New Providence et Grand Bahama. Le rôle de place financière (pour les banques américaines) a décliné car le gouvernement s'est engagé en 2002 à lutter contre le blanchiment de l'argent. Les avantages de la législation financière bahamienne profitent aussi au développement du transport maritime.

Les autres secteurs restent fragiles, même s'ils font l'objet de politiques visant à élargir le potentiel économique du pays. L'agriculture, productrice de fruits et de légumes, manque d'espace : 80 % des besoins alimentaires doivent être importés. Les ressources agricoles sont la pêche à la langouste, l'horticulture, les marais salants. L'industrialisation est récente. L'industrie de la pêche est stimulée par la croissance des exportations de langoustes, et elle se modernise. Le raffinage de pétrole (au terminal pétrolier de Freeport) ainsi que la fabrication de produits pharmaceutiques sont les principales activités du secteur industriel.

HISTOIRE

L'île San Salvador (Watling) est, très vraisemblablement, le premier point du Nouveau Monde découvert par Christophe Colomb en 1492. L'archipel perd bientôt toute sa population indienne, déportée en esclavage à Saint-Domingue. Dépeuplées pendant presque cent ans, les îles sont progressivement occupées, après 1648, par des Anglais pauvres, des boucaniers et des flibustiers. À partir de 1718, l'archipel reçoit sa première charte et un gouverneur britannique. Après l'indépendance américaine, des royalistes s'y établissent, amenant avec eux leurs esclaves, et développent les plantations de coton jusqu'à l'abolition de l'esclavage en 1814. Les îles profitent, après 1945, du développement du tourisme et deviennent un refuge fiscal pour les sociétés américaines. En 1964, elles sont dotées d'un gouvernement autonome. Les Noirs (72 % de la population) conquièrent le pouvoir en 1968 avec le PLP (Progressive Liberal Party) de Lynden O. Pindling, grâce à la suppression du vote plural qui assurait le pouvoir à la minorité blanche. Après les élections législatives de 1972, qui confirmaient la victoire du PLP, la Grande-Bretagne donne l'indépendance à l'archipel (1973).

Après l'indépendance, la vie politique est dominée par le PLP de Lynden Pindling, qui conserve la majorité jusqu'en 1992. Affaibli par des accusations de corruption ainsi que par la récession qui frappe alors le pays, le PLP est battu par le Free National Movement (FNM) de Hubert Ingraham. Ce dernier conserve son poste de Premier ministre après une nouvelle victoire de son parti aux élections de mars 1997. Les succès économiques et sociaux du gouvernement de H. Ingraham, tels que l'élévation générale du niveau de vie, n'empêchent pas le PLP, désormais conduit par Perry Christie, de remporter les élections générales de 2002. En 2007, après une nouvelle victoire de son parti, H. Ingraham redevient Premier ministre. Malgré ces alternances démocratiques, de graves problèmes persistent. Les Bahamas sont particulièrement touchées par les activités du crime organisé international. Les autorités doivent lutter contre le trafic de drogue, qui utilise le secret de ses institutions financières et son territoire comme tête de pont vers les États-Unis. En dépit du renforcement de la répression contre les trafiquants, le blanchiment d'argent sale et l'évasion fiscale demeurent des activités florissantes. Les Bahamas sont aussi un des passages privilégiés vers les États-Unis pour de nombreux immigrants clandestins des îles voisines des Caraïbes, ce qui nuit aux relations avec Haïti et la Jamaïque. Restées d'ailleurs relativement à l'écart de ses voisins caribéens, les Bahamas n'adhèrent à la Communauté des Caraïbes (CARICOM) qu'en 1983 et sans intégrer ni son marché commun, ni, par la suite, son marché unique (Caricom Single Market and Economy, CSME). Davantage tournées vers les pays industrialisés, dont elles attirent les capitaux, elles ont aussi reconnu la Chine populaire au risque de rompre avec Taïwan et entretiennent des relations avec Cuba.

En mai 2012, alors que le taux de chômage atteint au moins 16 % de la population active et 34 % chez les jeunes, et que la situation sécuritaire du pays ne s’est guère améliorée, le PLP retrouve néanmoins le pouvoir en obtenant une large majorité aux élections législatives avec 29 sièges sur 38. Son chef, l’ancien Premier ministre Perry Christie, est chargé de former le gouvernement, son prédécesseur décidant de se retirer de la vie politique. En 2017, les Bahamas connaissent une nouvelle alternance avec la victoire du FNM qui remporte 35 sièges sur 39. Son nouveau chef, Hubert Minnis, prend la tête du gouvernement.