Dictionnaire des idées reçues

Ouvrage posthume (1911 ?) de Flaubert.

Petit recueil d'entrées, à première vue ordonnées comme dans un glossaire, ce pseudo-dictionnaire égrène en réalité des affirmations ou des conseils péremptoires, bribes d'un savoir superficiel, tout un « catalogue d'idées chics ». Son rédacteur anonyme pourrait tout aussi bien avoir rassemblé des notes pour lui-même, cuistre ignorant s'efforçant de briller en société, ou des injonctions destinées à un élève.

Prévu pour faire suite à Bouvard et Pécuchet, l'ouvrage accumule des poncifs que les deux copistes ne renieraient pas.

Quelques entrées du « dictionnaire »

Académie française. La dénigrer, mais tâcher d’en faire partie si on peut.
Amérique. Bel exemple d’injustice : c’est Colomb qui la découvrit et elle tient son nom d’Améric Vespucci. – Faire une tirade sur le self-government.
Bas-bleu. Terme de mépris pour désigner une femme qui s’intéresse aux choses intellectuelles. – Citer Molière à l’appui « Quand la capacité de son esprit se hausse... », etc.
Dictionnaire. En dire : N’est fait que pour les ignorants.
Diderot. Toujours suivi de d’Alembert.
Lac. Avoir une femme près de soi, quand on se promène dessus.
Machiavel. Ne pas l’avoir lu, mais le regarder comme un scélérat.
Rime. Ne s’accorde jamais avec la raison.
Yvetot. Voir Yvetot et mourir.