pédalier

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Clavier d'orgue dont les touches sont actionnées par les pieds de l'exécutant.

La forme, l'étendue et les ressources du pédalier ont beaucoup évolué. D'abord constitué de quelques « marches » venant au secours des claviers manuels pour les notes les plus graves, il connut, aux xviie et xviiie siècles, deux types de réalisation : le pédalier « à la française » (celui de Couperin et de Grigny), plancher d'où font saillie les chevilles correspondant aux notes, et le pédalier « à l'allemande » (celui de Buxtehude et de Bach), série de lames de bois rangées comme les touches du clavier. Permettant une virtuosité bien plus grande que celui à la française, le pédalier à l'allemande survécut seul au xixe siècle. Perfectionné par le relèvement de ses touches extrêmes et parfois une disposition en éventail, il compte aujourd' hui 32 notes (ut-sol) correspondant à la partie grave des claviers manuels. Initialement accouplé aux claviers par une tirasse, le pédalier a acquis progressivement sa personnalité de plan sonore indépendant auquel sont confiées les parties de basse et certaines voix de ténor. C'est donc au pédalier que sont placés les jeux les plus graves de l'orgue, qui servent de soutènement à la polyphonie instrumentale.

Le jeu du pédalier fait appel à la pointe et au talon de chacun des deux pieds, ce qui permet d'exécuter des traits rapides et de lier ou de détacher les notes dans un phrasé comparable à celui des doigts aux claviers manuels. Depuis Bach, qui en jouait en virtuose, le pédalier se voit confier des parties musicales autonomes et indépendantes ­ voix de fugue ou de sonate en trio, mélodie de choral ­ au même titre qu'une main sur un clavier.

Des pédaliers en tirasse ont été adaptés sur d'autres instruments que l'orgue, tels le clavecin, l'harmonium ou le piano, principalement en vue de l'étude de l'orgue. On utilise un pédalier dans les carillons.