nuance

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

1. Au sens actuel usuel, degré de force ou de ténuité du son, correspondant pour le musicien à ce qu'est pour le physicien l'amplitude de la vibration (par ex., la nuance piano). S'emploie surtout au pluriel dans une acception globale impliquant la variabilité de ces « nuances » (faire des nuances). Jusqu'au xviiie siècle, sous l'influence d'instruments tels que l'orgue ou le clavecin, dont le degré de sonorité était indépendant de la force d'attaque des touches, on pratiquait surtout les nuances par plans successifs ou superposés, sans véritable oscillation au cours d'une phrase ou d'un morceau.

Avec l'avènement du piano-forte, la conception a changé, et la pratique des fluctuations de nuances en fonction du phrasé est devenue l'un des éléments essentiels de l'interprétation. L'école de Mannheim, vers 1770, a joué un grand rôle dans cette transformation du goût, qui n'a toutefois gagné le domaine du chant que vers le deuxième tiers du xxe siècle.

2. En musique grecque antique, on traduit habituellement par « nuance » le mot chrôa qui désigne les infimes variations de hauteur imposées aux notes mobiles selon le gré de l'exécutant à partir des hauteurs théoriques fixées par les harmoniciens en fonction du genre.