lieto fine

(« fin heureuse »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Expression utilisée jusqu'au début du xixe siècle pour désigner le dénouement heureux d'une intrigue dramatique (cf. l'expression anglaise « happy end »), ce dénouement pouvant être dû à l'intervention d'un « Deus ex machina » (l'Amour dans Orfeo ed Euridice de Gluck), à la générosité soudaine d'un souverain (la Clemenza di Tito de Mozart), au repentir d'un tyran (Lucio Silla de Mozart), à la fin d'un état de démence, etc.

Reflets du siècle des Lumières, les livrets de Métastase se terminent à peu près tous de la sorte, donnant au lieto fine une dimension morale. En 1835 encore, Bellini se vit imposer un lieto fine pour les Puritains. Se terminant sur la mort du héros, la version viennoise de Don Giovanni (1788) omet le « lieto fine » de la version originale de Prague (1787). C'est néanmoins la version de Prague que, à de très rares exceptions près, on entend de nos jours.