hautbois

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Instrument à vent de la famille des bois.

Caractérisé par sa perce conique et son anche double (2 étroites lamelles de roseau accolées, serrées entre les lèvres de l'exécutant et mises en vibration par son souffle), il était en usage dès l'Antiquité chez de nombreux peuples d'Orient et d'Occident. (L'aulos des Grecs était probablement un hautbois et non une flûte, comme on l'a trop souvent écrit.) Très apprécié au Moyen Âge, il existait au xvie siècle en 6 tonalités, du « dessus de hautbois » à la contrebasse, sans parler de nombreuses variantes (musette, bombarde, hautbois du Poitou, etc.). À partir du xviiie siècle, il connut une évolution parallèle à celle de la flûte, dont il partageait les avantages et les inconvénients : les 8 trous que pouvaient boucher les doigts de l'exécutant limitant à la fois l'étendue de l'instrument (2 octaves environ), son agilité et sa justesse, on en perça d'autres, commandés par des clés ­ 6 vers 1770, plus du double par la suite. Le hautbois moderne, en ut, est à peu près celui que Frédéric Triébert mit au point vers 1860, en s'inspirant, notamment, du système Boehm. Mais le mécanisme complexe de Triébert fut encore amélioré par d'autres inventeurs parisiens et le « modèle conservatoire », qui date de 1881, possède entre autres avantages celui de descendre au si bémol. Quant aux bois employés à sa construction, l'ébène l'a depuis longtemps emporté sur la grenadille.

Le « hautbois d'amour » sonne à la tierce mineure inférieure. Sa sonorité, plus ronde, plus douce et moins pénétrante, mais aussi expressive que celle du hautbois en ut, est irremplaçable pour la musique baroque (cf. J.-S. Bach, notamment).