genero chico

(esp. ; « petit genre »)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Terme désignant un type de zarzuela en un acte extrêmement populaire en Espagne, et à Madrid en particulier, à la fin du xixe et au début du xxe siècle.

Il s'agit, en fait, d'une sorte de résurgence de la sainete du xviiie siècle, qui dépeignait les coutumes et les mœurs du peuple. De la même façon, le genero chico est une espèce de théâtre miniature, satirique la plupart du temps, et dont les thèmes littéraires sont pris dans le quotidien et la vie du peuple, et les thèmes musicaux, dans la tradition folklorique espagnole et, principalement, madrilène. Les meilleurs auteurs de pièces de théâtre de l'époque n'ont pas hésité à écrire des livrets de genero chico tels, par exemple, Carlos Fernandez Shaw (qui écrivit également La Vida breve, mis en musique par M. de Falla) ou Ricardo de la Vega, auteur, entre autres, de la Verbena de la Paloma, qui, sur une musique de T. Breton, eut un succès retentissant. Parmi les principaux compositeurs de genero chico, citons d'abord Francisco Aranjo Barbieri, initiateur du renouveau national dans la musique espagnole, T. Breton, Geronimo Gimenez, dont El Baile de Luis Alonso assura la célébrité, José Serrano, auteur prolifique, et surtout R. Chapi et Federico Chueca, véritable Strauss madrilène. La popularité fulgurante du genre se traduisit par la construction, à Madrid seul, de 11 théâtres réservés à ce type de divertissement. Elle était due, à la fois, au caractère populaire de la pièce et à l'attention dont l'ont entourée d'éminents auteurs, mais aussi à sa courte durée, liée à la tradition de l'époque du théâtre par « section » (les établissements vendaient, pour une somme modique, des billets valables pour la durée d'un acte seulement).