chanson au luth

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Le terme proprement dit date du xvie siècle, mais on trouve déjà au Moyen Âge un emploi primitif du luth pour accompagner la voix (G. de Machaut). C'est, en effet, au début du xvie siècle que paraît, pour la première fois à Venise, dans des recueils de musique imprimée, le terme tablature de luth indiquant une version pour voix et luth d'une chanson polyphonique (Intabulatura de lauto de Fr. Spinaccino, 1507). Il s'agit de frottole, et d'autres compositeurs suivent cet exemple, tels Fr. Bossinensis, B. Tromboncino. Les premiers madrigaux à recevoir ce traitement sont ceux de Ph. Verdelot. La chanson au luth est pratiquée également aux Pays-Bas (Josquin Des Prés, J. Planson), en Allemagne, en Espagne (L. Milán, D. Pisador), en Angleterre ­ où la musique pour voix et luth est particulièrement florissante ­ et en France. Dans ce dernier pays, le genre apparaît pour la première fois, semble-t-il, dans une publication de 1529, chez P. Attaingnant. En 1571, A. Le Roy publie un recueil de grande importance historique : Airs de cour mis sur le luth, contenant une pièce célèbre de Cl. de Sermisy, intitulée Tant que vivray. Entre 1603 et 1643, date à laquelle meurt A. Boesset, un très grand nombre d'airs de cour pour chant et luth voient le jour, quelques-uns en forme de dialogue. À la même époque, en Angleterre, l'ayre atteint son apogée avec, notamment, J. Dowland, le chef de file de cette école.