Marguerite Long

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Pianiste et pédagogue française (Nîmes 1874 – Paris 1966).

Initiée au piano par sa sœur, professeur au conservatoire de leur ville natale, elle entre à douze ans au Conservatoire de Paris, dans la classe de Tissot. Sortie premier prix à quinze ans, elle se dirige vers l'enseignement, encouragée par Marmontel, dont elle devient le disciple fervent. Commencée en 1893, sa carrière de concertiste s'infléchit vers la musique contemporaine au fil de rencontres décisives : en 1903, Fauré, dont elle recrée la Ballade, Albéniz (qui compose pour elle sa Navarra), Debussy (qui lui fait travailler ses œuvres et dont elle crée en 1919 ­ le même jour que Cortot ­ la Fantaisie), Ravel (le Tombeau de Couperin en 1919 et le Concerto en « sol » en 1932), Milhaud (son premier concerto en 1934), F. Schmitt, R. Ducasse, etc. Parallèlement se déroule sa carrière de pédagogue : nommée professeur au Conservatoire de Paris en 1906, elle succède à L. Diémer à la tête d'une classe supérieure de piano. En marge de son enseignement, elle donne des cours-conférences à l'École normale de musique, sur l'œuvre de Fauré, de Debussy, de Chopin, qu'elle illustre par ses concerts. Obligée de démissionner en 1940, elle fonde sa propre école avec l'aide de J. Thibaud. Ensemble, les deux artistes créent, en 1943, le concours qui porte leurs noms et qui prend une dimension internationale trois ans plus tard. J. Doyen, J. Février, N. Henriot, Y. Lefébure, L. Descaves, S. François, B. L. Gelber comptent parmi leurs élèves les plus prestigieux. Ils ont fait leur son goût de la clarté (obtenue par l'arrondi des doigts sur le clavier) et pour une mouvance naturelle des sons et des couleurs.