Francesco Landini

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Musicien et poète italien (Fiesole ? v. 1330 – Florence 1397).

Il était le fils du peintre Jacopo del Casentino (mort en 1349). Sa vie est mal connue. Atteint de cécité dans son enfance, il abandonna la peinture pour la musique. Surnommé Franciscus caecus ou Francesco Cieco (« François l'Aveugle »), il fut facteur d'orgues, chantre, poète et compositeur, et connut sa plus grande renommée comme organiste. Il eut peut-être comme maître Jacopo di Bologna, et sa carrière se déroula principalement à Florence, où il fut organiste à San Lorenzo de 1365 à sa mort : cela à une époque où cette ville devenait le centre de la vie musicale italienne. Il s'y mêla aux cercles intellectuels gravitant autour de l'Université. Il séjourna aussi à Venise. Il participa à la construction de l'orgue de l'Annunziata à Florence en 1379, et à la rénovation de celui de la cathédrale en 1387. Il fut la principale figure de l'Ars nova italienne, ou plutôt florentine, et joua un rôle comparable à celui de Machaut en France un peu plus tôt. Le quart environ du répertoire de l'Ars nova italienne ayant survécu peut lui être attribué, et de sa renommée témoigne aussi le fait que sa musique fut copiée non seulement à Florence, mais en d'autres endroits d'Italie.

On a de lui 154 compositions musicales, dont beaucoup sur ses propres textes, parmi lesquelles 141 ballate, dont 91 à deux voix, 42 à trois voix et 8 en deux versions (deux ou trois voix). De ce genre de la ballata, équivalent italien du virelai français, il fut le véritable créateur. On lui doit pour le reste 9 madrigaux à deux voix et 2 à trois voix, et 2 spécimens de caccia. À la différence de celles de Machaut, ses œuvres sont orientées vers la voix : 82 des 91 ballate à deux voix sont des duos vocaux sans accompagnement. Contrairement aux œuvres françaises, travaillées à partir du ténor, les siennes le sont surtout à partir de la voix supérieure. Landini clôt avec éclat le xive siècle italien, mais, après lui, la péninsule allait mettre près de cent ans à retrouver une musique vraiment originale.