Clérambault

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Famille de musiciens français, active durant la seconde moitié du xviie siècle et tout le xviiie siècle.

Dominique (Paris en 1647 – id. 1704). Il fut violoniste, membre des Vingt-Quatre Violons du Roy.

Louis-Nicolas, fils du précédent, organiste et compositeur (Paris 1676 – id. 1749). Formé par son père, il apprit sans doute le violon, puisqu'on le trouve plus tard recensé parmi les « musiciens symphonistes ». Il travailla également la technique des instruments à clavier, principalement l'orgue, avec André Raison. Pour la composition, enfin, il fut l'élève de Jean-François d'Andrieu. Suppléant de Nivers, puis titulaire, en 1715, des orgues de la maison royale de Saint-Cyr, où il était aussi surintendant de la musique, il assura encore la charge d'organiste à Saint-Sulpice, où ses fils devaient lui succéder jusqu'en 1773. En outre, il prit la suite de Raison à la tribune des Jacobins (1719).

Sa carrière de compositeur fut jalonnée par la publication de nombreux recueils qui rencontrèrent un succès considérable : un Livre de clavecin (1704), un Livre d'orgue (1710), une abondante œuvre profane ­ Airs sérieux et à boire, cinq volumes de Cantates à une ou deux voix (Orphée, Médée), des cantates isolées, des divertissements et des intermèdes pour le théâtre. Sa musique religieuse n'est pas moins importante : Airs spirituels et moraux, six livres de Motets, deux tomes de Chants et Motets à l'usage des dames de Saint-Cyr, un oratorio (Histoire de la femme adultère), un Te Deum. Clérambault est le premier maître de la sonate et de la cantate françaises, inspirées des modèles italiens, mais adaptées à l'esprit national, selon les principes de la « réunion des goûts » prônée par Couperin. S'il ne possède pas le génie ardent de Couperin, il est sans doute l'un de ceux qui réussissent la plus séduisante synthèse de la noblesse polyphonique française avec la souplesse lyrique et l'art du développement des Italiens, dans la tonalité d'une sensibilité gracieuse. À l'orgue, il est l'un des derniers représentants de la grande école française et du style sérieux, avant que ne se développent les pièces de concert du siècle de Louis XV.

César François Nicolas, dit « le fils », fils du précédent (Paris v. 1705 – id. 1760). Organiste, il succéda à son père et composa quelques cantates.

Évrard Dominique, frère du précédent (Paris 1710 – id. 1790). Également organiste, il succéda à son tour à son père, à Saint-Cyr, aux Jacobins et à Saint-Sulpice.