sérodiagnostic

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Technique de laboratoire à visée diagnostique permettant d'identifier, dans le sérum d'un malade, les anticorps spécifiques d'un agent pathogène.

Le sérodiagnostic a été utilisé pour la première fois dans le but de mettre en évidence la fièvre typhoïde (test d'agglutination de Widal et Félix, en 1896). Depuis, la technique s'est largement diversifiée et pratiquement toutes les maladies bactériennes, virales ou parasitaires peuvent être diagnostiquées à l'aide d'un ou de plusieurs sérodiagnostics : brucellose, paludisme, rubéole, sida, syphilis, etc. La technique diffère selon le germe recherché. Toutefois, le sérodiagnostic n'étant qu'un test de diagnostic indirect, sa sensibilité, sa fiabilité et sa spécificité ne sont pas absolues. Il n'a donc pas autant de valeur que l'isolement ou l'identification de l'agent pathogène ou la mise en évidence d'un de ses composants (antigène présent à la surface d'un germe, acide nucléique viral).

Résultats

Les résultats du sérodiagnostic doivent être interprétés en fonction de la phase de la maladie et en tenant compte de la vitesse d'apparition des anticorps.

Différents types de sérodiagnostic

On fait appel à des techniques diverses. La technique dite ELISA (enzyme linked immuno assay), actuellement la plus répandue, met en évidence la présence d’anticorps par des anticorps anti-anticorps.

Dans les maladies virales, la règle consiste à rechercher la présence d'anticorps spécifiques dans deux prélèvements de sérum réalisés à 8-10 jours d'intervalle, le premier prélèvement étant effectué le plus tôt possible au cours de la maladie. Cela permet de mettre en évidence soit une conversion sérologique, ou séroconversion, lorsque le premier sérum est dépourvu d'anticorps et que le second en contient à un titre (concentration) plus ou moins élevé, soit une élévation significative du titre des anticorps, lorsque ce titre est multiplié par 4 ou plus entre les deux prélèvements. Si le premier prélèvement est fait trop tardivement par rapport au début de la maladie, les titres observés peuvent être identiques dans les deux sérums, rendant l'interprétation des résultats difficile. Il est alors indispensable de faire appel à d'autres techniques telles que la recherche des anticorps de type M (IgM) spécifiques, caractéristiques d'une contamination récente par l'agent infectieux.

Dans les maladies bactériennes et parasitaires, il est difficile d'obtenir des résultats précis avec deux prélèvements rapprochés, en particulier lorsqu'il s'agit d'infections chroniques, comme c'est souvent le cas en parasitologie. On recherche alors des profils sérologiques, plus ou moins caractéristiques de l'ancienneté et de l'évolution de la maladie. Ceci s'applique également au diagnostic de certaines viroses (mononucléose infectieuse, due au virus d'Epstein-Barr).

Dans l’infection par le V.I.H. (virus du sida), le diagnostic est fait grâce à la mise en évidence des anticorps anti-V.I.H. chez le patient par une technique ELISA. Celui-ci doit toujours être confirmé par un test de confirmation (western blot) qui identifie les anticorps dirigés contre les principaux antigènes du V.I.H.