radiothérapie interne vectorisée
Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».
Méthode thérapeutique consistant à administrer un médicament qui contient un élément radioactif destiné à se fixer dans le tissu ou dans l'organe qu'il doit sélectivement irradier pour le soigner.
Traitement par l'iode 131
L'iode radioactif (iode 131) est utilisé depuis une cinquantaine d'années dans le traitement des maladies de la glande thyroïde.
La maladie de Basedow (goitre diffus avec augmentation de la sécrétion d'hormones thyroïdiennes, associée à une exophtalmie d'importance variable) exige parfois un traitement radical. L'ablation chirurgicale d'une partie de la thyroïde peut être remplacée par l'administration d'une dose d'iode radioactif. La quantité de radioactivité dépend de la taille de la thyroïde et de sa capacité à fixer l'iode. Ce traitement, très simple et efficace, ne nécessite en général pas d'hospitalisation. Toutefois, une insuffisance de sécrétion de la glande thyroïde (hypothyroïdie) imposant la prise d'hormones thyroïdiennes peut survenir précocement, ce qui rend une surveillance obligatoire. Ce traitement est applicable à tout âge, sauf en cas de grossesse en cours (contre-indication absolue).
Certains nodules thyroïdiens (adénomes toxiques, goitres hétéronodulaires) ont la propriété de fixer l'iode radioactif plus que le reste de la thyroïde et peuvent donc être traités avec succès par l'iode radioactif. Le risque d'hypothyroïdie est très faible.
Les cancers différenciés de la thyroïde, enfin, peuvent bénéficier d'un traitement par une forte dose d'iode 131 en complément de la chirurgie ou en cas de métastases pulmonaires ou osseuses. Une hospitalisation de quelques jours en chambre individuelle protégée est nécessaire pour éviter toute irradiation de l'entourage du malade et pour la protection de l'environnement.
Autres traitements
Ils utilisent divers isotopes radioactifs. L'hospitalisation pour des raisons de radioprotection est nécessaire à partir d'un certain niveau de radioactivité. Le strontium 89, les phosphonates marqués par le samarium 153 sont utilisés pour atténuer les douleurs trop intenses des métastases osseuses, en particulier chez les patients atteints de cancer de la prostate quand l’hormonothérapie ou la radiothérapie externe ne sont plus efficaces. L'yttrium 90, le rhénium 186 ou l'erbium 169 sont injectés sous forme de colloïdes dans des articulations afin d'éviter leur destruction par des phénomènes inflammatoires sévères : il s'agit de la synoviorthèse radioactive, principalement utilisée dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. Des acides gras marqués à l’iode 131 sont utilisés pour le traitement palliatif de certaines tumeurs hépatiques (hépatocarcinomes). La méta-iodobenzylguanidine marquée à l'iode 131 est employée dans le traitement palliatif de certains phéochromocytomes (tumeurs de la glande médullosurrénale) de nature maligne, avec métastases viscérales ou osseuses, ainsi que dans celui des neuroblastomes inopérables ou résistant à la chimiothérapie. Des anticorps marqués à l’yttrium 90 dirigés contre les CD20 (protéines membranaires de certains lymphocytes) sont des compléments très utiles dans le traitement de certaines formes de lymphome.
Perspectives
La radiothérapie interne vectorisée utilisant des anticorps monoclonaux marqués a fait l'objet d'essais cliniques dans le traitement du cancer de l'ovaire et des cancers digestifs. Son utilisation reste cependant très limitée pour ces indications. D'autres voies d'administration et d'autres radioéléments sont en cours d'étude, en particulier pour le traitement des métastases de certaines tumeurs endocriniennes multiples.