hyperprolactinémie

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Affection caractérisée par une augmentation du taux sanguin de prolactine (hormone sécrétée par l'antéhypophyse et ayant un rôle dans la production de lait chez la femme ainsi que dans la reproduction et la croissance).

Causes

La sécrétion de prolactine peut être augmentée dans de nombreuses circonstances. Le plus souvent, il s'agit de la prise d'un médicament (métoclopramide, neuroleptiques, certains antihistaminiques de type H2, œstrogènes). L'hyperprolactinémie disparaît alors dès que le traitement médicamenteux est interrompu. Elle peut également être due à une anomalie métabolique telle que l'insuffisance rénale chronique ou l'hypothyroïdie. Enfin, l'hypophyse peut être le siège d'un adénome ou d'une tumeur. Si la tumeur comprime à la fois l'hypothalamus et l'hypophyse, l'hyperprolactinémie est modérée, due à la levée du contrôle normalement exercé par l'hypothalamus sur la sécrétion de prolactine par l'hypophyse. Il peut également exister un adénome de l'hypophyse sécrétant de la prolactine en excès.

Symptômes et signes

L'augmentation du taux sanguin de prolactine diminue de façon variable la sécrétion des gonadotrophines (hormones qui stimulent les cellules sexuelles). Ce phénomène entraîne chez la femme une absence de règles, ou des troubles de la menstruation, et un écoulement de lait par les mamelons ainsi qu'une éventuelle stérilité. Chez l'homme, l'hyperprolactinémie entraîne la survenue d'une impuissance avec baisse de la libido.

Dans tous les cas, la compression locale par l'adénome des structures avoisinantes peut entraîner des maux de tête, une réduction du champ visuel ou de l'acuité visuelle, un hypopituitarisme (déficit en hormones hypophysaires) complet ou dissocié se traduisant par une pâleur, une asthénie, une dépilation.

Diagnostic

Il repose sur le dosage sanguin de la prolactine. Un taux supérieur à 200 nanogrammes par millilitre évoque un adénome hypophysaire ; un taux inférieur à 50 nanogrammes par millilitre évoque une cause médicamenteuse. En cas de doute, l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) permet de mettre en évidence un adénome, le plus souvent de petite taille. Des dosages hormonaux complémentaires et des examens ophtalmologiques adaptés à chaque cas doivent aussi être réalisés.

Traitement

Il est surtout médical : arrêt de la prise d'un médicament, traitement d'une hypothyroïdie, prise de médicaments qui diminuent le taux de prolactine et la taille de l'adénome. Le cas échéant, le traitement peut être chirurgical (ablation de l'adénome).