grippe

Virus de la grippe
Virus de la grippe

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Maladie infectieuse, très contagieuse, due aux virus à A.R.N. Myxovirus influenza A, B (très proche du A) et C, moins dangereux, de la famille des orthomyxovirus.

La grippe est transmise par voie respiratoire à courte distance. Elle sévit dans le monde entier et est responsable d'épidémies annuelles, généralement en hiver. Tous les 20 ans environ survient une épidémie bien plus grave et étendue, telle la pandémie de 1918 (au moins 20 millions de morts en Europe) ou celle, moins sévère (18 700 morts dans le monde), de 2009.

Les virus

Le virus A comporte 8 brins d’ARN et porte deux antigènes : l’hémagglutinine HA dont on connaît à ce jour 16 variations et la neuramidinase NA dont on connaît 9 variations. Chaque virus A circulant est identifié par ses antigènes : H1N1, H5N1, H3N2 par exemple. Le virus B comporte également 8 brins d’ARN mais une enveloppe différente.

Le virus C ne comporte que 7 brins d’ARN.

Les épidemies de grippe

Les historiens ont recensé 31 pandémies de grippe depuis 1580, en plus des épidémies plus localisées. Elles étaient toutes dues à un virus A. 15 d’entre elles ont frappé l’Europe au xviiie siècle et 15 autres au xixe siècle soit, une tous les 6 ans en moyenne. Parmi celles-ci, trois sont considérées comme des pandémies : 1830-33, 1847-48 et 1889-91. Cette dernière toucha 40 % de la population en Europe et fit plus de 5 000 morts à Paris. 4 pandémies ont été recensées au xxe siècle : la grippe espagnole (H1N1) de 1918-19, une grippe venue de Chine via l’Australie (H1N1) en 1946-48, la grippe asiatique (H2N2) de 1957, la grippe de Hongkong (H3N2) de 1968-69. La grippe russe (H1N1) de 1977 a été considérée comme une simple épidémie.

La pandémie de 2009, due à un nouveau variant du virus A(H1N1) a touché le monde entier en quelques semaines, du fait de la rapidité des transports modernes, mais s’est avérée globalement bien moins sévère que la banale grippe saisonnière. Des épidémies de grippe saisonnière, de sévérité variable, sont observées chaque hiver en Europe entre deux grandes pandémies.

Les grippes du poulet (1997 à Hongkong) et aviaire (2003-2010 en Asie, Turquie, Égypte) n’ont touché au total qu’environ 600 humains, mais avec une mortalité élevée (plus de 300 victimes) : on ne peut les considérer comme des épidémies.

Symptômes et signes

La grippe se traduit essentiellement par un état fébrile aigu accompagné de courbatures et de symptômes respiratoires (toux, mal de gorge), qui durent pendant plusieurs jours et régressent spontanément. Ces symptômes sont les mêmes pour de nombreuses maladies infectieuses (états grippaux), mais l'atteinte de la muqueuse respiratoire par le virus provoque une inflammation caractéristique des voies respiratoires supérieures (nez, gorge, trachée) et inférieures (bronches, poumons).

Des formes sévères, surtout respiratoires (œdème aigu pulmonaire grippal), peuvent se rencontrer lors des épidémies. La maladie peut aussi prendre un caractère de gravité chez les personnes âgées (troubles cardiaques, surinfections bactériennes bronchopulmonaires) et chez les personnes souffrant de bronchite chronique ou d'insuffisance cardiaque en favorisant une surinfection pulmonaire par des bactéries. Chaque année en France 35 000 enfants, le plus souvent âgés de moins d’un an, sont hospitalisés du fait d’une complication de la grippe : bronchiolite, pneumonie, asthme sévère.

Traitement

Le traitement est celui des symptômes (douleurs, fièvre) ; on n'administre des antibiotiques qu'en cas de surinfection bactérienne des voies respiratoires. On dispose de médicaments antiviraux (ozeltamivir, zanamivir) qui peuvent être administrés préventivement ou à l'apparition des symptômes pour en réduire l'intensité. Les meilleurs traitements homéopathiques raccourcissent l’évolution d’environ 6 heures.

Prévention

La prévention par un vaccin antigrippe (virus inactivé), administré en une seule injection, est conseillée chez les sujets fragiles, âgés, cardiaques ou atteints d'une insuffisance respiratoire. La vaccination doit être renouvelée chaque année, selon les recommandations de l'O.M.S., le virus en cause changeant généralement d'une année sur l'autre. La protection conférée est d’environ 60 % la première fois et dépasse 80 % après quelques revaccinations annuelles.

En contrepartie des incidents bénins (rougeur, douleur locale) surviennent 1 fois sur 1 000 et un effet secondaire plus sévère mais réversible (syndrome de Guillain-Barré) se produit 1 fois sur 1 million de vaccinations, soit 4 à 7 fois moins qu’en cas de grippe avérée.

Voir : antigrippal, état grippal, myxovirus, pandémie.