greffe de foie ou transplantation du foie

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Transfert d'une partie ou de la totalité du foie d'un donneur sur un malade receveur.

C’est, après celle de rein, la greffe d’organe la plus fréquente. La première greffe chez l’homme a été réalisée en 1963 à Denver, États-Unis, par Thomas Starzl.

Indications

Chez l’adulte, où la limite d’âge peut aller jusqu’à 70 ans, les indications sont nombreuses : hépatopathies chroniques, cirrhoses biliaires primitives ou postvirales, alcoolisme, maladies métaboliques, tumeurs malignes trop étendues pour une exérèse localisée.

Chez l’enfant, les atrésies des voies biliaires, les maladies métaboliques sont au premier rang. L’indication d’une greffe peut être soulevée en présence d’une insuffisance hépatique aiguë, qui, au même titre qu’un besoin de retransplantation, constitue une priorité.

Différentes techniques

Après décision d’une greffe et détermination des caractéristiques immunologiques (groupe sanguin, groupe HLA) des patients, ceux-ci sont mis sur une liste d’attente selon un ordre de priorité qui varie en fonction de la gravité de leur cas.

Le foie de remplacement provient d’un sujet en état de mort cérébrale. Après ablation du foie pathologique, le foie sain, préservé par un liquide adapté refroidi à 4 °C pour une durée maximale de 12 à 16 heures, est mis en place et la circulation sanguine rétablie par les anastomoses cave sus-hépatique, artérielle hépatique, portale et cave sous-hépatique. Le rétablissement de la voie biliaire par anastomose directe du canal cholédoque ou par dérivation dans le tube digestif termine l’opération, qui nécessite une large voie d’abord. C’est une opération très importante, parmi les plus lourdes en chirurgie.

Dans certains cas, afin de faire bénéficier deux receveurs d’un même foie, la greffon hépatique est divisé en deux parties. C’est le principe de la bipartition.

Enfin, on parle de greffe en domino lorsque le foie d’un sujet atteint d’une maladie métabolique spécifique peut être transplanté chez un autre patient sans dommage tandis que lui-même reçoit un nouveau greffon.

Dans de rares cas, en raison du nombre insuffisant d’organes disponibles, une partie du foie provenant d’un donneur vivant apparenté peut être utilisé dans des conditions très réglementées. Lorsque le bénéficiaire est un enfant, le prélèvement chez le donneur n'intéresse que le lobe gauche du foie et peut être réalisé par vidéo-endoscopie.

Suites opératoires

La mortalité opératoire est comprise entre 5 et 10 % selon l’état du receveur. Sous couvert d’un traitement immunosuppresseur à vie et d’une surveillance rigoureuse, la survie à 5 ans varie entre 70 et 80 % avec une qualité de vie satisfaisante. En cas d’insuffisance primaire ou secondaire du greffon, une nouvelle transplantation peut être réalisée.