cancer de l'estomac

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Tumeur maligne qui atteint les différents tissus de l'estomac, le plus souvent sous forme d'un adénocarcinome.

Le cancer de l’estomac vient au quatrième rang des cancers dans le monde. Sa distribution géographique est inégale : il est surtout présent dans les pays pauvres et sa fréquence diminue dans les pays favorisés. Deux causes principales sont invoquées pour expliquer son origine. La première est l’infestation chronique par le microbe Helicobacter pylori (Hp). Il n’y a pratiquement pas d’adénocarcinome gastrique sans présence de ce microbe dont l'éradication systématique fera peut-être diminuer fortement la fréquence de ce cancer. La deuxième cause est constituée par la salaison de la viande et du poisson. En effet, les nitrates contenus dans le sel se transforment en dérivés organiques cancérigènes. La substitution du froid à la salaison réduit le risque de cancer de l'estomac.

L’adénocarcinome de la partie haute de l’estomac (cancer du cardia) n’est pas lié à ces causes. D’autres tumeurs malignes peuvent atteindre l’estomac : sarcomes, lymphomes, tumeurs rares.

Symptômes et signes

Ils sont variés et non spécifiques : signes évoquant un trouble de la digestion, douleurs rappelant celles d'un ulcère (brûlures digestives, douleurs abdominales, éructation, ballonnement, nausées), complications (hémorragie, rétrécissement et, exceptionnellement, perforation gastrique), phlébites à répétition, fièvre prolongée, amaigrissement important et sans cause, anémie ferriprive. Le cancer de l'estomac peut également être découvert de façon fortuite à l'occasion d'une endoscopie. En cas de cancer évolué, une masse tumorale peut être palpable au niveau de l'épigastre. Il convient alors de rechercher des signes cliniques de l'extension de la tumeur (ganglions, hypertrophie du foie et métastases dans cet organe, métastases ovariennes [tumeur de Krukenberg], ascite néoplasique).

Diagnostic

Il repose essentiellement sur l'endoscopie gastrique avec prélèvement de tissu par biopsie. On peut associer à celle-ci une radiographie de l'estomac, qui permet de reconnaître quel type de lésion (forme bourgeonnante, ulcérée ou infiltrante) est en cause, ainsi que plusieurs examens complémentaires destinés à établir le bilan de l'extension tumorale : scanner abdominal, échoendoscopie, échographie hépatique, radiographie du thorax.

Traitement et pronostic

Le traitement est avant tout chirurgical et consiste en une gastrectomie (ablation partielle ou totale de l'estomac). En effet, l'estomac n'est pas un organe indispensable à la survie, même si son ablation gêne la digestion normale et entraîne une carence en vitamine B12, qui doit être compensée par un complément vitaminique. L'extirpation totale de la tumeur n'est possible que chez la moitié des malades opérés. Une chimiothérapie ou une radiothérapie peuvent être associées à la chirurgie ou pratiquées en cas de cancer inopérable.

Le pronostic du cancer de l'estomac dépend du type de la tumeur, de sa localisation et de son extension. Il demeure réservé dans de nombreux cas.