bilharziose ou schistosomiase ou schistosomose

Bilharziose
Bilharziose

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Maladie parasitaire due à l'infestation par des bilharzies (ou schistosomes).

Les bilharzies sont des vers de la classe des trématodes, qui vivent dans l'appareil circulatoire de l'homme.

Les bilharzioses atteignent plusieurs centaines de millions d'êtres humains dans les pays en développement. Elles font l'objet, avec le paludisme, les filarioses, les leishmanioses, les trypanosomoses et la lèpre, d'un programme de lutte et de recherche prioritaire dirigé par l'Organisation mondiale de la santé.

Différents types de bilharziose

Cinq principales espèces de bilharzies affectent l'homme : Schistosoma mansoni, Schistosoma japonicum et Schistosoma mekongi (qui provoquent des bilharzioses intestinales, présentes, pour celle causée par S. mansoni, aux Antilles, au Brésil, en Afrique noire, en Égypte et dans la péninsule arabique pour celle causée par S. japonicum, en Chine, aux Philippines, en Indonésie, et pour celle causée par S. mekongi, dans la péninsule indochinoise) ; Schistosoma intercalatum (à l'origine d'une bilharziose rectale, présente en Afrique centrale) ; Schistosoma hæmatobium (causant une bilharziose urinaire, présente en Afrique et au Proche-Orient).

Ces différents vers ont le même cycle de développement et de reproduction : chaque espèce de ver parasite une espèce de mollusque d'eau douce bien précise. La transmission de la maladie s'effectue au contact de l'eau contenant les formes infectantes (furcocercaires). Après avoir traversé la peau par effraction, celles-ci gagnent alors les vaisseaux sanguins, où elles se développent. Les vers adultes, qui mesurent quelques millimètres de long, vivent en couples dans les veines de l'abdomen, de la vessie, de l'intestin, du rectum, du foie ou de la rate ; leur durée de vie peut dépasser quinze ans. La femelle pond chaque jour des centaines d'œufs. Une partie des œufs peut traverser les parois des vaisseaux et se retrouve dans l'urine et les selles. Certains œufs restent piégés dans les tissus et sont à l’origine d’une réaction inflammatoire suivie de lésions cicatricielles et de sclérose responsables de la pathologie.

Symptômes et signes

Le passage des embryons à travers la peau provoque un prurit (démangeaisons) à l'endroit de la pénétration. Quelques semaines plus tard apparaissent une fièvre, une diarrhée et des plaques d'urticaire. Une analyse de sang effectuée à ce stade met en évidence un taux élevé de globules blancs éosinophiles et d'anticorps antibilharziens. Cette phase, dite d'invasion, s'observe rarement dans les cas de bilharziose urinaire ; elle est plus fréquente dans les bilharzioses intestinales.

Les bilharzioses intestinale et rectale se traduisent par des diarrhées et des douleurs abdominales. L'exploration du côlon révèle la présence de polypes et d'ulcérations du gros intestin. L'infestation peut également provoquer une augmentation du volume du foie et de la rate, souvent accompagnée d'une ascite (épanchement de liquide dans la cavité péritonéale) et du développement de varices dans l'œsophage et l'abdomen.

La bilharziose urinaire se traduit par une hématurie, c'est-à-dire par la présence de sang dans les urines, qui sont trop fréquentes et d'émission douloureuse. À l'examen radiologique, la vessie peut apparaître calcifiée. L'échographie et l'urographie intraveineuse révèlent parfois des polypes de la vessie et une dilatation des cavités rénales. L'infestation peut également se traduire par une splénomégalie (augmentation du volume de la rate), des atteintes de l'appareil génital, des poumons et du cœur.

Diagnostic et traitement

L'examen microscopique des selles, des urines ou d'un fragment de muqueuse rectale révèle la présence d'œufs caractéristiques du parasite.

Le traitement consiste à administrer, par voie orale et pendant un ou deux jours, des médicaments antihelminthiques, oxamniquine (active contre Schistosoma mansoni) ou praziquantel (actif contre les cinq bilharzies). Efficaces et bien tolérés, ces médicaments permettent de traiter un grand nombre de malades sans hospitalisation.

Prévention

Elle repose sur l'élimination des matières fécales (construction de latrines), l'absence de contact avec les eaux de surface infestées (installation de puits) ou la destruction des mollusques par produits chimiques. Le recours à la vaccination serait une solution, mais il n'est pas encore envisageable à grande échelle.

Voir : uropathie.