anémie infantile

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Diminution du taux d'hémoglobine dans le sang du nouveau-né et du nourrisson.

ANÉMIES DU NOUVEAU-NÉ

On parle d'anémie dès lors que le taux d'hémoglobine d'un nouveau-né est inférieur à 14 gramme/décilitre.

Les anémies hémorragiques observées à la naissance peuvent provenir d'un passage anormal de sang entre le fœtus et la mère, ou entre fœtus jumeaux, ou de sang fœtal dans le placenta, ou bien d'une hémorragie provoquée par la rupture du cordon. Les anémies hémorragiques révélées après la naissance peuvent être dues à une hémorragie digestive (reflux gastro-œsophagien avec œsophagite), à un céphalhématome ou à une hémorragie intracrânienne (chez les prématurés).

Les anémies hémolytiques constatées à la naissance sont des anomalies par incompatibilité sanguine fœtomaternelle (incompatibilité Rhésus), actuellement le plus souvent prévenues, ou par incompatibilité de groupe sanguin. Elles sont associées à un ictère.

D'autres anémies peuvent être liées à des infections (maladies du fœtus ou infections bactériennes) ou à une carence en fer ou en acide folique due à une malnutrition maternelle ou à l'absorption de certains médicaments par la mère.

ANÉMIES DU NOURRISSON

Elles sont d'origine essentiellement ferriprive, provenant beaucoup plus rarement d'une anomalie congénitale de la membrane du globule rouge (sphérocytose héréditaire), de l'hémoglobine (drépanocytose) ou des enzymes (déficit en G-6-PD).

Causes

La carence en fer peut provenir :

— d'une réduction du capital ferrique à la naissance (cas de prématurité, le stock de fer du fœtus se constituant essentiellement pendant le dernier tiers de la grossesse ; cas de grossesse gémellaire, le stock transmis par la mère étant à diviser par deux ; cas d'hémorragies fœtomaternelles ou fœtoplacentaires telles qu'un placenta prævia) ;

— d'une élévation des besoins (croissance anormalement rapide des nouveau-nés prématurés et hypotrophiques) ;

— d'une insuffisance des apports en fer lors de la nutrition (régime exclusivement lacté prolongé, diarrhée chronique) ;

— d'une perte de sang imposant la recherche d'hémorragies minimes et répétées (malposition cardiotubérositaire avec reflux gastro-œsophagien et œsophagite).

Symptômes et signes

La pâleur de la peau et surtout des muqueuses en est le signe majeur. Elle peut être associée à d'autres manifestations témoignant de la carence en fer : troubles digestifs et anorexie, cassure de la courbe de poids, infections à répétition, surtout respiratoires.

Traitement et prévention des anémies infantiles

Les anémies hémorragiques graves peuvent nécessiter des transfusions. Les anémies hémolytiques font l'objet d'une surveillance thérapeutique adaptée à leur cause. Enfin, les infections responsables d'anémie sont traitées selon le germe en cause. Les carences en fer et en acide folique peuvent nécessiter une supplémentation de l'élément carentiel.

Le traitement préventif repose sur la diversification précoce du régime alimentaire de l'enfant (dès l'âge de 4 mois) et sur l'utilisation de laits riches en fer jusqu'à 1 an. L'administration systématique de fer est également proposée chez les enfants à risque (prématurés, hypotrophes, jumeaux) dès l'âge de 2 mois.