littérature maya

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Le terme général de Maya désigne l'ensemble formé par les Maya-Yucatèques, Maya-Quichés, Maya-Cakchiquels, Maya-Mams, Maya-Tzotzils, Maya-Lacandons, etc., qui, malgré des particularismes locaux, appartiennent au même groupe culturel, se partagent un territoire formé de la partie méridionale du Mexique (Yucatán) et de la partie septentrionale de l'Amérique centrale (Belize, Guatemala, Honduras, Salvador) et parlent des langues similaires dites langues mayances. Fleuron de l'Amérique précolombienne, les Mayas ne connaissaient ni l'usage du métal ni celui des animaux de bât ou de trait. Ils construisirent cependant des centres cérémoniels prodigieux, inventèrent un système d'écriture glyphique non décrypté et développèrent un système mathématique vigésimal d'une grande précision. Les conquistadores détruisirent la plupart des témoignages littéraires précolombiens, et seuls trois codex précortésiens ont subsisté : le codex de Dresde, le codex de Paris ou Peresianus, le codex de Madrid ou Tro-Cortesianus.

Nos connaissances actuelles sont le fruit de transcriptions de traditions orales ou de codex disparus, effectuées par des missionnaires ou des Indiens alphabétisés. L'ensemble de la littérature maya connue est de teneur historique, mythologique et prophétique. Si l'obsession du temps, particulière aux Mayas, ainsi que leur grand souci de fixer et de conserver les événements historiques et parahistoriques de leur nation sont illustrés dans les annales et les chroniques, la puissance de leur imaginaire et leur sens poétique sont exprimés dans les épopées mythiques et les récits fabuleux. La production littéraire des Maya-Quichés a laissé deux témoignages, le Popol-Vuh et le drame de Rabinal Achí. La littérature des Maya-Yucatèques est connue principalement grâce au Chilam Balam, ouvrage composé de chroniques en forme d'annales relatives à l'histoire du Yucatán, et de textes à valeur mythique et prophétique. Les Maya-Cakchiquels ont laissé dans les Anales de los Cakchiqueles, ou Memorial de Sololá, une longue chronique développant l'histoire du monde et du peuple des Cakchiquels. Enfin, des fragments de textes traitant de religion, de magie et de médecine, recueillis à l'époque coloniale, donnent un aperçu des traditions littéraires des Maya-Tzotzils et des Maya-Lacandons.

Le mélange d'influences européennes, chrétiennes, puis nord-américaines a donné naissance à une culture hybride très particulière, et l'expression littéraire actuelle des Mayas rend bien compte de ce phénomène d'acculturation. Les mythes de création, très semblables sur l'ensemble de la zone maya, décrivent la succession de créations et de destructions qui précéda l'émergence du monde actuel. Mythes, contes, légendes, prières, invocations, histoires drôles, jeux de mots et devinettes, qui foisonnent dans les communautés mayas d'aujourd'hui, témoignent de la vivacité des traditions orales et de l'importance du rôle joué par ce fonds de croyances, de coutumes et de traditions.