antithéâtre

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Le terme et la dramaturgie qu'il recouvre apparaissent dans les années 1950, et s'apparentent au « théâtre de l'absurde » ou au « nouveau théâtre » : Ionesco donna à la Cantatrice chauve, une des premières pièces de ce courant, le sous-titre d'« anti-pièce », désignant par là une volonté de mettre à mal la tradition théâtrale bourgeoise. L'antithéâtre, pour autant que l'on puisse regrouper dans cette appellation vague des auteurs aussi différents que Ionesco, Beckett, Adamov, ou Pinget et Mrozek, voire Handke et Dürrenmatt, se définit, dans la lignée surréaliste et futuriste, comme un théâtre dressé contre la « pièce bien faite » du xixe siècle, avec sa psychologie facile, ses dialogues brillants, son intrigue bien ficelée, son illusionnisme scénique et sa volonté de se faire une tribune morale. Sa négativité radicale n'est toutefois pas sans une profonde ambiguïté, puisqu'elle porte aussi bien sur les formes que sur les thématiques. C'est sans doute une des raisons du rapide essoufflement du courant.