Raphaël Aloysius Lafferty

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain américain (Neola, Iowa, 1914 – Broken Arrow, Oklahoma, 2002).

C'est à plus de 50 ans qu'il commença à écrire des textes de science-fiction qui le désignent comme l'un des plus joyeux tenants de la « new wave ». Derrière un humour rageur et une solide érudition mise au service du démon de l'extravagance, il procède au doublage de la réalité officielle au moyen de jeux carnavalesques pour démontrer l'impossibilité de prendre le réel au sérieux. Ses récits sont truffés de digressions (les Quatrièmes Demeures, 1969), jusqu'à devenir, dans l'Autobiographie d'une machine Ktistèque (1971), une suite informelle d'échappées sur la philosophie, la métaphysique, les mythologies ainsi que sur la littérature, d'Homère à Conan Doyle. Chants de l'espace (1968) est d'ailleurs une transposition dans l'espace et l'avenir de l'Odyssée. Pour décentrer le monde et fonder la légitimité de l'humanité non sur ses dérisoires capacités technologiques mais sur sa puissance d'illusion et d'invention, il expérimente une écriture « grotesque » mêlant les plans d'énonciation, les allitérations et les paronomases, les accumulations rabelaisiennes, les coq-à-l'âne et les tirades lyriques (Horns on their Heads, 1976 ; Archipelago, 1979).