Giovanni Pascoli

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain italien (San Mauro di Romagna 1855 – Bologne 1912).

Longtemps professeur de lycée, il succéda à Carducci à la chaire de littérature italienne à l'université de Bologne (1906). À l'exception de ses dernières œuvres, où il s'essaie précisément à rivaliser avec la grande manière patriotique de Carducci (Poèmes italiques, 1911 ; Poèmes du Risorgimento, 1913), l'originalité de son inspiration s'exprime dans l'effusion bucolique de Myricae (1891), le lyrisme intime des Chants de Castelvecchio (1903) et les tableaux rustiques de ses Petits Poèmes (1897), dédoublés ultérieurement en Premiers Petits Poèmes (1904) et Nouveaux Petits Poèmes (1909). Malgré l'étroitesse de sa thématique, la poésie de Pascoli annonce toute la poésie moderne italienne par la richesse et la subtilité de son invention lexicale et prosodique, qu'attestent également ses Poèmes latins (1914). La concomitance d'éléments stylistiques tels que les procédés prégrammaticaux (onomatopées), grammaticaux (usage du dialecte – archaïsmes) et postgrammaticaux (litanies de noms propres empruntés à des langues étrangères) fait que l'art de Pascoli oscille sans cesse d'une poétique de la nomenclature et de la détermination à une poétique de la pure évocation. Ses lectures symbolistes de Dante (l'Admirable Vision, 1902 ; Conférences et études sur Dante, 1915), ses nombreux essais et proses sont diversement reçus par la critique (Méditations humanistes variées, 1903 ; Pensées et discours, 1907).