Cesare Pavese

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain italien (Santo Stefano Belbo, Cuneo, 1908 – Turin 1950).

La vie publique de Pavese est liée pour l'essentiel à son activité de critique littéraire et de sociologue au sein d'Einaudi. Son suicide, d'autre part, a poussé certains critiques à concentrer leur attention sur son journal (le Métier de vivre, 1952) et sur les deux volumes de sa correspondance (1966). S'il appartient à la génération néoréaliste de E. Vittorini avec lequel il a contribué à la diffusion du roman américain, un même lyrisme, nourri de classicisme, caractérise son œuvre romanesque et son œuvre poétique (Travailler fatigue, 1936, où chaque poème élabore une mythologie personnelle autour des deux thèmes symboliques de la « colline » et de la « rue » ; La mort viendra et elle aura tes yeux, 1951). Certes, il esquisse ça et là une représentation de la société italienne au lendemain de la guerre : monde paysan de Paesi tuoi (1941), prolétariat urbain et petite bourgeoisie intellectuelle opposés aux classes aisées des grandes villes du Nord dans Avant que le coq chante (1949) et le Bel Été (1949). Entre femmes seules (1949) annonce même l'imminente transformation de la société italienne par le « boom » économique des années 1950. Même lorsqu'il aborde des thèmes tels que la lutte antifasciste (Prison, 1939) ou la Résistance (le Camarade, 1947 ; la Lune et les feux, 1950, dans lequel l'auteur, de retour dans sa ville natale, y oppose les différents mythes de l'enfance au nécessaire déchirement que constitue la prise de conscience politique de l'adulte). La politique est avant tout, pour lui, prétexte à autobiographie. La méditation mythologique des Dialogues avec Leucò (1947), son livre préféré, atteste que pour Pavese le réel n'a d'existence que symbolique.